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La Princesse de Clèves : individu, morale et société

  • Sarah Sauquet

Roman étonnamment moderne qui a pour héroïne le " modèle le plus achevé de la pudeur discrète et réfléchie ", La Princesse de Clèves est au programme du bac de français 2020-2021. Nous verrons comment utiliser Gallica pour l’étudier en classe de première.

conclusion dissertation la princesse de cleves

La Princesse de Clèves , Comtesse de La Fayette, illustré par  Serge de Solomko, F. Ferroud, Paris, 1925.  

Comprendre et s’approprier le roman

On peut découvrir le roman dans l’édition recommandée par Gallica , mais aussi admirer la superbe édition illustrée par Serge de Solomko . L’essai Mme de La Fayette propose un résumé du roman. Histoire du roman moderne permet de replacer La Princesse de Clèves dans l’histoire du roman, et de comprendre l’évolution du genre vers le roman psychologique .

Le roman d’une précieuse

Le roman accorde une place importante à l’amour et il est l’œuvre d’une précieuse. Toujours dans Histoire du roman moderne , René Albérès établit un parallèle entre L’Astrée et La Princesse de Clèves et explique en quoi le roman de Mme de La Fayette est un roman précieux, " en "analysant" les sentiments et en les transformant en casuistique ou en rhétorique ". Pour comprendre ce mouvement et ses enjeux, on peut découvrir Clélie de Madeleine de Scudéry, livre de chevet des Précieuses, mais également le Dictionnaire des Précieuses , qui permet d’appréhender le vocabulaire précieux que peut employer Mme de La Fayette.

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Un roman qui fait débat

La Princesse de Clèves doit sa renommée à ses analyses psychologiques, mais aussi aux polémiques qu’il déclencha. Toujours dans l’essai Mme de La Fayette , le comte d’Haussonville rappelle que l'opinion a pu attribuer la paternité du roman au duc de La Rochefoucauld . Son auteur revient surtout sur les débats suscités par le comportement et la vertu de l’héroïne, en citant une lettre de Mme de Sévigné . On pourra aussi lire un numéro du Mercure Galant de juillet 1678 dans lequel Donneau de Visé, son fondateur, tente  de répondre au débat sur la vraisemblance de l’aveu de Mme de Clèves à son mari .

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Les Lettres à Madame la Marquise *** sur "La princesse de Clèves" de Jean-Baptiste-Henri de Valincour sont d’autant plus intéressantes à exploiter qu’il s’agit d’une œuvre de fiction, qui s’empare d’un "fait divers" littéraire. Un numéro du bulletin de la Société du XVII e siècle apporte un éclairage précis sur les raisons de ces polémiques. Jean Cordelier y explique d’ailleurs pourquoi, selon lui, la scène fondamentale du roman n’est pas tant l’aveu de la princesse à son mari que l’échange qu’elle a avec M. de Nemours , après la mort de M. de Clèves. Enfin, pour comprendre la dimension extraordinaire de cet aveu, écouté par M. de Nemours, on pourra se plonger dans l’II, 6 de Britannicus de Racine, parfait exemple de triple énonciation dans le théâtre classique.

La Princesse de Clèves, ou l’individu et sa morale au sein de la société

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De la cour de Louis XIV à la cour des Valois

Madame de La Fayette, sa vie et ses œuvres revient sur le roman à clefs qu’est La Princesse de Clèves et sur la façon dont la romancière s’est emparée de faits et personnages réels pour les transformer . Le roman se déroule à la fin du règne de Henri II. Pour mieux cerner l’atmosphère décrite, on pourra consulter L’Histoire de France , par Guizot, dans lequel l’historien brosse le portrait du roi , mais surtout Les Mœurs polies et la littérature de cour sous Henri II . Édouard Bourcier y évoque les danses de l’époque, l’étiquette à respecter lors des bals. L’auteur y dresse le tableau des comportements amoureux et sociaux de l’époque, entre courtisanerie et galanterie. Si l’on souhaite prolonger la réflexion l’on pourra lire le dernier chapitre, " La France du XVI e siècle ", de l’ouvrage La France sous Henri II . Henry Lemonnier y explique la transformation de la féodalité en noblesse de Cour, mais aussi comment la Renaissance donna " le sentiment de l’histoire ", apprit à " comparer, à juger, à raisonner ". La Renaissance est annonciatrice de l’honnête homme du XVII e siècle, " propre à concevoir un certain idéal de beauté […] mais fermé à toute conception qui n’était pas classique ".

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La circulation de la parole dans le monde

Un numéro de 1993 de la revue XVII e siècle propose plusieurs articles consacrés au roman, abordant aussi bien le tragique que le savoir et le secret ou la parole , en tant que discours rapporté, déformé, dérobé et interprété. Si l’on veut prolonger cette réflexion grâce à des œuvres littéraires, l’on pourra par exemple lire Orgueil et préjugés dans lequel Darcy avoue son amour à Elizabeth dans une lettre, mais aussi Phèdre où Oenone s’empare de l’aveu amoureux de l’héroïne pour créer mensonges et conflits. Enfin, Le Diable au corps constitue une intéressante réécriture du roman.

La tentation de plaire

Le prince de Nemours est un personnage qui souhaite plaire et est poussé par son orgueil. Dans la seconde partie du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes , Jean-Jacques Rousseau apporte un éclairage très intéressant sur les passions nées de l’amour-propre. Il explique comment l’être humain, flatté, peut se dégrader lorsqu’il est regardé par autrui. Rousseau s’empare des métaphores du chant et du bal, lieux d’observation privilégiés, pour expliquer qu’avec la création de la société naissent la conscience de la beauté, la jalousie, l’envie d’être admiré et son corollaire, l’adultère !

La Princesse de Clèves , ou l’individu et sa morale en dehors de la société

L’éducation comme bagage pour entrer dans le monde.

Au début du roman, Mme de La Fayette brosse le portrait de l’héroïne, et évoque l’éducation qu’elle a reçue, notamment de sa mère. L’ouvrage Instruction pour une jeune princesse, ou l’idée d’une honnête femme donne un aperçu assez précis des principes qui ont dû être inculqués à Mlle de Chartres, tels que la supériorité de la bonté sur la beauté ou l’importance du renoncement et d’une forme d’humilité . En prolongement, l’on pourra découvrir l’ Avis d’une mère à sa fille à la marquise de Lambert qui témoigne de la grande exigence morale, au XVIII e siècle, d’une mère envers sa fille, mais aussi le roman Les Illustres Françaises , de Robert Challe, qui met en scène des héroïnes exemplaires, qui voient leurs principes remis en cause avec leur entrée dans le monde.

conclusion dissertation la princesse de cleves

Le renoncement hissé au rang de vertu

Dans Le Roman au dix-septième siècle , André Le Breton explique le paradoxe qui fait la modernité de ce roman : écrit dans une langue contenue et classique , il se veut l’expression de sentiments intenses. Pourtant, en faisant le choix de l’absence de bonheur, " même dans le devoir ", Mme de La Fayette nous propose une œuvre d’un classicisme cornélien. Le renoncement dont fait preuve la princesse de Clèves n’est pas sans rappeler la morale janséniste. Pour comprendre le jansénisme, on pourra consulter Le Jansénisme, étude doctrinale , dans lequel Jules Paquier évoque l’aspiration des jansénistes à la grandeur et à la vertu , un héroïsme qui confine à la souffrance ainsi que la tentation de la réclusion . On pourra enfin lire La Duchesse de Langeais d’Honoré de Balzac, dans lequel l’héroïne choisit de renoncer à l’amour et finit ses jours dans un couvent espagnol.   Pour aller plus loin...

  • Les Fausses Confidences : théâtre et stratagème
  • Préparer le bac de Français a vec Gallica
  • Le Malade imaginaire : spectacle et comédie
  • Héros de la littérature pour la jeunesse, épisode 3 : sales gosses contre princesses
  • Gabriel de Montgommery, entre histoire et roman
  • Collections
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Oral du bac de français

Ecrit du bac de français, pour aller plus loin.

  • Préparer l'épreuve anticipée de français bac 2024
  • Travailler et préparer la séquence "roman" pour l'EAF 2022
  • Dissertations sur des oeuvres au programme de l'EAF 2022 = objet d'étude, le roman

Sujet sur une oeuvre au programme, bac 2021, La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette- Antilles Guyane

Mme de clèves a pu être qualifiée de « triple héroïne de l’amour, de la vertu et des convenances ». en quoi votre lecture vous permet-elle de comprendre cette affirmation .

  • La vie et l'oeuvre 
  • 9 questions / réponses
  • La vie et l'oeuvre de  La Fayette
  • Quiz n°1
  •  Le classicisme
  • 23 questions / Correction 
  • Faire le quiz 
  • Questionnaire n° 2 :
  • L'incipit "La magnificence...siècle"
  • 43 questions / réponses 
  • Faire le questionnaire
  • Questionnaire n° 3
  • L'incipit "Il parut alors une beauté à la cour"
  • 52 questions / réponses 
  • Entraînez-vous
  • Questionnaire n° 4
  • L'incipit "un bal à la cour"
  • 34 questions / réponses
  • Réviser avec le questionnaire
  • L'aveu au prince
  • 50 questions / réponses
  • Testez vos connaissances
  • Questionnaire n° 6 :
  • L'aveu à Nemours
  • 30 questions / réponses 
  • Questionnaire n° 7
  • Le monologue
  • 60 questions / réponses 
  • Questionnaire n° 8
  • La scène de déclaration
  • 43 questions / réponses
  • Questionnaire n° 9
  • La mort de Monsieur Clèves
  • 31 questions / réponses

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Œuvre : Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves

Parcours : Individu, morale et société

RAPPEL DU SUJET

Mme de Clèves a pu être qualifiée, par un critique contemporain, de « triple héroïne de l’amour, de la vertu et des convenances ».

En quoi votre lecture de La Princesse de Clèves vous permet-elle de comprendre cette affirmation ?

ANALYSE RAPIDE DU SUJET

o Ce sujet interroge la notion d'héroïne, au sens de personnage modèle, exemplaire, idéalisé, remarquable pour l'intensité de son amour, ses qualités morales et sa parfaite maîtrise des codes sociaux.

o Ce sujet fait également appel à des notions qui seront familières aux élèves ayant étudié l’œuvre à la lumière du parcours associé. Il fait en effet allusion aux trois mots-clés figurant dans l’intitulé du parcours : « l’amour » peut être relié à l’individu et à sa capacité à suivre ou à questionner ses sentiments (il s'agit ici d'un sentiment fondamental mais destructeur) ; « la vertu » se rapproche de la morale et plus particulièrement ici d’une certaine forme d’idéal ; les « convenances » évoquent le poids que la société fait peser sur l’individu en lui inculquant ce qu’il convient de faire ou non. Ces réalités, de natures différentes, semblent donc incompatibles, ce qui fait de la Princesse de Clèves une héroïne forcément contradictoire, paradoxale.

o La formulation du sujet permet à un élève de lycée de réfléchir d’abord à la validité de cet énoncé à partir de sa lecture et de son étude de l’œuvre, mais également à la manière dont amour, vertu et convenances sont liés les uns aux autres dans La Princesse de Clèves. Étant donné sa brièveté, le sujet donne la possibilité d’être discuté, amenant l’élève à produire une réflexion précise et nuancée sur l’œuvre.

AGENCEMENTS POSSIBLES DE CES ÉLÉMENTS DANS UNE RÉFLEXION PERSONNELLE ORGANISÉE

Proposition 1

1. La Princesse est une triple héroïne de l’amour, de la vertu et des convenances, pour les autres comme pour elle-même...

o Face aux autres (la cour, son mari, Nemours, sa mère), elle est une héroïne de l’amour (une beauté à la cour), de la vertu (idéal de sa mère ; logique de l’honneur qui lui fait refuser les avances de Nemours) et des convenances (s’intégrer dans ce monde des apparences trompeuses, apparaître comme une épouse fidèle).

o Elle se livre elle-même à des examens de conscience qui lui permettent de développer lucidité et indépendance à la fois amoureuse et morale (lettre, aveu au mari, face à Nemours).

2. … mais elle est aussi une héroïne malgré elle, voire une victime

o Une héroïne qui souffre, à cause de l’amour (jalousie, passion) et de la pression sociale (mariage, respect des codes sociaux, obligations mondaines).

o Une héroïne qui cherche l’isolement (fuites à Coulommiers, retraites).

o Une héroïne qui fait finalement un apprentissage non linéaire de la vie (désordre intérieur causé par le tumulte de la cour, déchirements intérieurs à surmonter, choix faits en conscience, dénouement ouvert).

Proposition 2

1. Une héroïne qui voudrait atteindre un idéal vertueux

o Elle voudrait atteindre un idéal de vertu et de fidélité conjugale.

o Elle voudrait atteindre un idéal mondain (relations sociales, spectacle de l’amour).

2. Une héroïne qui souffre à cause de l’amour et des convenances

o Elle est victime de la passion.

o Elle est embarrassée par la pression de la société.

3. Une héroïne qui cherche à s’affranchir de l’amour et des convenances

o Elle est poussée à l’introspection et acquiert une certaine lucidité.

o Elle veut fuir, s’isoler, trouver le repos de l’âme… jusqu’au dénouement final, un retrait héroïque, qui peut être vu comme un acte vertueux et pur mais dont l’interprétation reste ouverte.

Corrigé académique à consulter 

Baccalauréat général - Session 2021

Corrigé officiel complet

Antilles-Guyane 

Sujet 1 =  Corrigé 1   

Dissertation sur les Mémoires d'Hadrien,Yourcenar, oeuvre au bac 2022

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Date de dernière mise à jour : 28/11/2022

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La Princesse de Clèves

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La Princesse de Clèves , Mme de La Fayette : le personnage de roman et la morale de son temps

Introduction :

Considéré comme le premier roman psychologique, La Princesse de Clèves  (1678) est le récit d'un combat intérieur contre la passion, celle de la princesse envers le duc de Nemours. Par des retours incessants sur elle-même, des introspections qui prennent souvent la forme de monologues intérieurs, la princesse analyse ce qu'elle ressent et essaie de mettre des mots sur ses sentiments. Elle découvre que la raison est impuissante face à la violence de la passion . Justement, les passions sont au cœur de la réflexion des moralistes classiques et le roman de Madame de La Fayette , bien que se déroulant au XVI e  siècle, se fait le reflet de la société du XVII e  siècle, de ses valeurs, de sa morale et de ses codes sociaux.

Dans quelle mesure la moralité et la conscience du personnage principal sont-ils imprégnés du temps de l’écriture ? Tout d’abord, nous verrons que ce roman est une transition qui va du courant de la préciosité au roman d’analyse. En outre, La Princesse de Clèves , œuvre Janséniste, figure une conscience en quête de vérité et d’apaisement. 

De la préciosité au roman d'analyse

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Lorsqu'elle écrit son roman, Madame de La Fayette n'oublie pas le conseil de l'académicien Chapelain au romancier Georges de Scudéry : « N'oubliez pas que les lecteurs des romans ne sont ni philosophes ni gens d'État, mais sont gens de cour ou femmes délicates » . C’est donc aux gens de cour qu’elle s’adresse.

Héritage de la tradition romanesque précieuse

La première moitié du XVII e  siècle est marquée par l'influence de la préciosité . Avec elle, se déploie un idéal de raffinement, de délicatesse et une idéalisation de l'amour . Madame de La Fayette, qui a fréquenté les cercles précieux, distille cette idéal amoureux dans La Princesse de Clèves .

La décision finale de la princesse de fuir le duc et de se retirer du monde peut être interprétée comme une peur de l'infidélité de celui-ci s'il devenait son époux.

  • Cela révèle un renoncement à voir sa passion dégradée, au nom d'une certaine idéalisation du sentiment amoureux.

Dans les romans précieux , l'amour est un voyage qui demande la plus grande prudence : il faut traverser des terres dangereuses pour l’atteindre.

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Cette métaphore du voyage est omniprésente dans le Clélie  (1654-1660) de Madeleine de Scudéry . Dans ce roman précieux, l’auteure invente un pays imaginaire appelé « Tendre », dont la topographie (la carte de Tendre) est un itinéraire géographique symbolique des différents stades de l'amour.

De ce point de vue-là, on retrouve dans La Princesse de Clèves des éléments emblématiques hérités de la préciosité  :

  • le goût du secret ;
  • le coup de foudre provoqué par la beauté qui crée surprise et admiration ;
  • la réserve dont doit faire preuve l'homme vis-à-vis de la femme aimée.

Dans ces deux derniers éléments, on retrouve l'héritage de l’amour courtois des romans de chevalerie médiévaux.

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Le duc dit à la princesse : « je n'ose vous parler, je n'ose même vous regarder, je ne vous approche qu'en tremblant » . On retrouve également cette esthétique courtoise lors de l'épisode du tournoi ou dans le choix de la princesse d'afficher, à Coulommiers, une tapisserie du siège de Metz.

De nombreux épisodes de La Princesse de Clèves constituent des topoï du roman précieux.

Topos :

Un topos (topoï au pluriel) est un lieu commun, un cliché.

On peut évoquer la scène du portrait dérobé, l'épisode de la lettre tombée de la poche du duc de Nemours ou encore la réécriture par les amants de la lettre adressée au vidame de Chartres.

Au XVII e  siècle le mot « amant » désigne une personne qui aime et est aimée.

Ces épisodes sont des topoï du roman précieux en ce qu'ils suscitent des péripéties, des malentendus et constituent des moments typiquement romanesques dont des critiques ont pu d'ailleurs discuter la vraisemblance.

On pourra citer, entre autres, la durée du temps de la séduction ; ou bien le prince de Clèves qui se laisse mourir de chagrin.

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Cependant, à l’inverse du roman précieux, ces épisodes romanesques ne sont pas une simple ornementation de l'intrigue : ils accentuent la confusion du personnage et prennent une dimension tragique.

Ils intensifient le conflit intérieur dans lequel la princesse se trouve.

Par exemple, la réécriture de la lettre avec le duc de Nemours est pour elle un « plaisir » , une « joie pure » mais elle a des conséquences tragiques pour le vidame « ruiné » auprès de la reine.

  • À chaque moment de gaieté succèdent de graves répercussions sur son entourage, entretenant en elle un conflit moral .

La Princesse de Clèves ne propose pas à ses lecteurs un thème nouveau, mais il en modifie la signification : l'auteure quitte le cadre conventionnel des liaisons amoureuses pour raconter l'histoire d'une femme mariée, amoureuse d'un autre homme, que son désir adultérin plonge dans un profond désarroi.

Un nouveau type de roman : le roman d'analyse

L’héritage précieux qui imprègne les premières œuvres de Madame de La Fayette, depuis l’intrigue amoureuse de Zaïde en 1671, inscrit la vision du monde qui se dégage du destin du personnage de la princesse de Clèves dans un contexte propre à l’époque classique .

Le classicisme est un mouvement artistique et culturel qui s'est développé sous Louis XIV et qui se caractérise par la recherche de l'ordre, de la mesure, de la clarté, du vraisemblable et d'une certaine maîtrise de l'expression.

Avant La Princesse de Clèves , les romans sentimentaux étaient remplis de personnages, de dialogues interminables et de nombreuses aventures.

Par exemple, dans le roman Artamène ou le Grand Cyrus de la précieuse Madeleine de Scudéry, Timocrate raconte à un autre personnage sa rencontre avec la belle Télésile. Il s'agit d'une intrigue annexe, pourtant le propos est développé dans un style emphatique : « Mais comme la cérémonie fut achevée, et que pour voir encore mieux toutes les dames, Mélésandre et moi fûmes allés nous mettre assez près de la porte, à parler à deux ou trois de ses amis, qui nous vinrent joindre, je vis sortir d'entre des colonnes de marbre qui soutiennent la voûte du temple, une personne que ces colonnes m'avaient sans doute cachée, tant que la cérémonie avait duré : mais une personne si admirablement belle, que j'en fus ébloui, tant elle avait d'éclat dans les yeux et dans le teint. »

Alors que La Princesse de Clèves rassemble les caractéristiques du classicisme :

  • l'intrigue est concentrée et simple et tient en quelques mots : une femme mariée lutte contre un amour interdit ;
  • le nombre des personnages est réduit  ;
  • cette simplicité (qui contraste avec la complexité des romans précieux) établit une parenté avec la tragédie classique .

De plus, on observe un resserrement des lieux : à part quelques échappées à Coulommiers, la cour est le lieu unique de l'action . Cette unité participe de la puissance dramatique du roman. L'action se déroule également sur une durée assez brève , en un an.

  • Madame de La Fayette réalise un roman qui correspond à l'idéal de la tragédie tel qu'il est préconisé par Racine dans la préface de son Bérénice  : « Une action simple, soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentiments et de l'élégance de l'expression » .

Ici le récit est tout en simplicité, brièveté et vraisemblance. C'est la vie intérieure du personnage qui crée la cohérence du récit.

  • Le roman d'analyse est né, et il est en phase avec la pensée classique.

Le roman de Madame de La Fayette montre que l'amour n'est plus un objet idéalisé comme dans le roman précieux. Celui-ci se fondait sur l'utopie selon laquelle les passions sont bonnes par nature à condition de ne pas tomber dans les excès.

Dans notre roman, l'amour n'est plus seulement un discours ni la passion une valeur. Elle est soumise à l'expérience des personnages : l'amour se niche au cœur de l' intimité de l'être .

Le roman de l'intimité

Selon la conception classique du roman, le narrateur doit seulement se faire le rapporteur d'événements et conserver une neutralité. Aussi, Madame de La Fayette ne porte aucun jugement direct sur ses personnages.

Remarque :

Le choix esthétique des monologues est propre aux écrivains classiques et rejoint les valeurs morales de l'héroïne.

L'amour se vit dans le secret et le silence. Certes, les bienséances l'obligent et le regard permanent des autres pousse à la dissimulation, mais c'est aussi que les yeux ont leur langage et que le regard remplace la parole.

Pensons, à cet égard, à la rencontre lors du bal, et au premier échange de regards de la princesse et du duc. On peut citer également leur rendez-vous quasiment muet, pendant la maladie de M me  de Chartres, où leurs seules paroles sont de convenance. Enfin, lors du bal du mariage princier, le texte évoque l'échange de regards entre Nemours et la princesse qui, voyant la tristesse de celui-ci, « ne le trouv [e] plus coupable, quoiqu'il ne lui eût rien dit pour se justifier » .

Les expressions du visage et les gestes trahissent également l'amour.

Ainsi, le visage de la princesse laisse apparaître son « trouble » quand la dauphine évoque l'amour mystérieux de Nemours. Elle se trahit aussi lorsqu'elle se précipite vers ce dernier qui s'est blessé pendant le tournoi.

Pour la première fois dans la littérature romanesque, la passion apparaît comme une puissance dangereuse pour l'équilibre de l'être . C'est tout le poids de la morale du XVII e  siècle que l'on retrouve ici.

La princesse de Clèves, soumise aux exigences morales et sociales du XVII e  siècle

L’étiquette.

L'étiquette désigne les règles et usages de la cour.

Madame de La Fayette connaît très bien les codes de la cour. Elle y vit, elle est la dame d'honneur et l'amie d'Henriette d'Angleterre, la belle-sœur de Louis XIV.

C’est donc naturellement que l’écrivaine place son personnage de roman face à la complexité des codes de l’étiquette qui impose retenue, discrétion, silence, politesse et bienséances.

Le fait que la princesse vive dans une société faisant de la femme une éternelle mineure, dépendante des choix parentaux en matière d'alliances matrimoniales, la rend encore plus exposée au danger des passions. Les jeunes filles sont éduquées dans la soumission  : l'héroïne accepte le mariage car telle est la condition féminine. Elle accepte de prendre le prince de Clèves pour mari bien qu'elle n'ait « aucune inclination pour sa personne » .

Mais c’est précisément l'innocence de la princesse qui va favoriser l'éclosion de la passion.

Les codes sociaux imposent le silence et le secret car la raison doit prendre le pas sur les passions .

Le silence que la princesse trouve à Coulommiers est le symbole de cette discrétion préconisée et s'oppose à l'agitation de la cour.

  • Mais ce silence, présenté comme une valeur, devient le terreau de la dissimulation. Il contient sa propre corruption.

La religion imprègne également les codes sociaux du XVII e  siècle.

Le poids de la religion et de la morale

Madame de La Fayette brosse le portrait d' une société dominée par les préceptes catholiques qui imposent leur morale à l'individu .

La morale du XVII e  siècle prône la bienséance et l'exemplarité. Réputation et vertu sont les maîtres-mots de cette morale : il faut avant tout garder la maîtrise de soi-même et maintenir des apparences vertueuses.

Cette morale est notamment incarnée par la mère de l'héroïne, M me  de Chartres. Celle-ci a consacré sa vie à l'éducation de sa fille, en particulier à sa formation morale. Elle l'a mise en garde contre l'amour, l'infidélité des hommes et les conséquences déshonorantes de l'amour illégitime. Elle souligne souvent l'importance de la vertu et du devoir. Le terme « piété » est employé à deux reprises à son sujet, et à juste titre, puisque M me  de Chartres guide sa vie et celle de sa fille selon les préceptes de la religion.

Notez que cette morale est plus particulièrement contraignante pour les femmes. En effet, Nemours a la réputation d'être un libertin, il est « incapable de devenir amoureux » , pourtant sa conduite ne nuit pas à sa réputation.

La morale impose des sacrifices et de lourds renoncements à la princesse de Clèves : après la mort de son mari, elle choisit sa vertu et son devoir alors même qu'elle pourrait épouser le duc de Nemours.

La cour, le règne des apparences et du mensonge

L'hypocrisie règne en maître à la cour : c'est un milieu raffiné mais corrompu qui pousse à la dissimulation. Ainsi, Madame de La Fayette s’attache à montrer les rivalités, les ambitions et les bassesses des uns et des autres.

L'auteure propose dans son roman cinq récits enchâssés censés constituer des histoires exemplaires. Ces récits, en accord avec l'histoire principale, mettent en garde contre la dissimulation et l'hypocrisie en usage à la cour. « Ce qui paraît n'est presque jamais la vérité » écrit l'auteure.

On peut prendre pour exemple l'histoire, racontée par le prince de Clèves à sa femme, de la double liaison de M me  de Tournon, femme qui paraissait pourtant vertueuse à la princesse : « ces paroles firent rougir M me  de Clèves, et elle y trouva un certain rapport avec l’état où elle était qui la surprit et qui lui donna un trouble dont elle fut longtemps à se remettre. »

La princesse vit à la cour. Le poids de la morale y favorise le mensonge. « Sans avoir un dessein formé de le lui cacher » , la princesse de Clèves dissimule à sa mère son intérêt pour Nemours. Elle se rend coupable de plusieurs mensonges, tel le prétexte donné à sa mère pour ne pas aller au bal, en convenant avec elle d'une maladie imaginaire. Plus tard, elle ment aussi à son époux pour justifier le fait qu'elle se retire à la campagne et ce, à plusieurs reprises, prétextant la « vertu » et la « bienséance » .

Cette nécessité de masquer la vérité ne permet pas d'accéder à la lucidité. C'est par une religion intérieure , un examen d'elle-même que la princesse de Clèves va tendre vers la vérité. Paradoxalement, le poids de la morale favorise les cris du cœur, la libération de la parole et des sentiments.

Analyse d’un célèbre monologue

« Elle avait ignoré jusqu'alors les inquiétudes mortelles de la défiance et de la jalousie ; elle n'avait pensé qu'à se défendre d'aimer monsieur de Nemours, et elle n'avait point encore commencé à craindre qu'il en aimât une autre. Quoique les soupçons que lui avait donnés cette lettre fussent effacés, ils ne laissèrent pas de lui ouvrir les yeux sur le hasard d'être trompée, et de lui donner des impressions de défiance et de jalousie qu'elle n'avait jamais eues. Elle fut étonnée de n'avoir point encore pensé combien il était peu vraisemblable qu'un homme comme monsieur de Nemours, qui avait toujours fait paraître tant de légèreté parmi les femmes, fût capable d'un attachement sincère et durable. Elle trouva qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa passion. "Mais quand je le pourrais être, disait-elle, qu'en veux-je faire ? Veux-je la souffrir ? Veux-je y répondre ? Veux-je m'engager dans une galanterie ? Veux-je manquer à monsieur de Clèves ? Veux-je me manquer à moi-même ? Et veux-je enfin m'exposer aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l'amour ? Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi. Toutes mes résolutions sont inutiles ; je pensai hier tout ce que je pense aujourd'hui, et je fais aujourd'hui tout le contraire de ce que je résolus hier. Il faut m'arracher de la présence de monsieur de Nemours ; il faut m'en aller à la campagne, quelque bizarre que puisse paraître mon voyage ; et si monsieur de Clèves s'opiniâtre à l'empêcher ou à en vouloir savoir les raisons, peut-être lui ferai-je le mal, et à moi-même aussi, de les lui apprendre." Elle demeura dans cette résolution, et passa tout le soir chez elle, sans aller savoir de madame la dauphine ce qui était arrivé de la fausse lettre du vidame. »

princesse de Clèves

La Princesse de Clèves , Madame de La Fayette (1678)

Un examen de conscience

Au XVII e  siècle, le catholicisme est marqué par le courant janséniste . Les jansénistes s'opposent aux jésuites . Ils ont une conception pessimiste de l'être humain , estimant que celui-ci est déterminé par le péché et l'impossibilité d'atteindre la vérité, le bonheur et la liberté.

  • Madame de La Fayette est influencée par le jansénisme.

La religion n'est pas mentionnée dans le roman (hormis une légère allusion dans les dernières lignes du récit). Toutefois, la princesse de Clèves représente les vertus chrétiennes d'un jansénisme rigoureux .

Les retours sur elle-même de la princesse prennent la forme d’un jansénisme intérieur se manifestant dans de nombreux monologues.

Ces monologues peuvent être rapprochés de « l'examen de conscience » conseillé par les hommes d'Église au XVII e  siècle. Les étapes sont les mêmes : le rappel des actions, la conscience de la transgression puis le remords et la résolution.

Le monologue ci-dessus apparaît à un moment où l'héroïne s'est laissée aveugler par la passion et cherche à se reprendre. Il débute au discours indirect qui indique au lecteur que la princesse tient les rênes de sa conscience (le discours indirect libre est plus rare).

Une formule comme « elle fut étonnée de n’avoir point encore pensé » , est un bel exemple de discours indirect faisant cas de bouleversement intérieurs.

La passion n'entraîne que des maux tels que la « jalousie » , « l'aigreur » dont découlent la honte, la crainte et une culpabilité empreinte d’une dimension toute chrétienne. On notera des termes forts afin d’exprimer la lutte de la princesse contre les passions qui l’assaillent, des passions qui sont un péché dont on se « défend » .

Avec ce roman, Madame de La Fayette a ouvert la voie au roman psychologique : la passion de la princesse est vécue de l’intérieur  ; en cela, le personnage devient la conscience centrale du récit .

Cette volonté de pleine conscience et de lucidité est l'idéal des moralistes . Le roman glisse d’un impératif religieux vers une dimension plus philosophique. Les analyses auxquelles la princesse s’astreint doivent lui permettre de retrouver la liberté que sa passion lui retire. Ce monologue est donc indispensable si elle veut rester maîtresse de sa conduite.

Parfois, lorsque l'émotion est trop forte et que l'héroïne ne se maîtrise plus, le discours direct est utilisé. On note ici ce basculement avec l’indice typographique que constituent les guillemets et le passage à la première personne du singulier. On relèvera plus spécifiquement l’ anaphore « Veux-je » , sept occurrences, qui permettent à la princesse de s’interroger, et de questionner son rapport à sa volonté.

L'homme est le jouet de ses passions

Ces passions questionnent, notamment par les sentiments contradictoires qu’elles suscitent mais surtout par leur violence. La princesse utilise ici toute une terminologie propre à l’expression de la passion tragique afin de décrire ses états d’âme : ainsi évoque-t-elle les « cruels repentirs » et les « mortelles douleurs que donne l’amour »  ; mais se voit surtout dépassée, « surmontée » , comme le sont les héroïnes tragiques, « malgré [elle]  » .

Mu·e·s par des sentiments interdits dont l’intensité l’emporte, héros et héroïnes tragiques suivent une trajectoire fatale et la lutte est vaine.

La passion sème le trouble à l'intérieur de l'être : celui-ci ne se reconnaît plus et transgresse ses propres valeurs.

M me  de Clèves constate qu'elle ne se comprend pas et que l'analyse de soi a des limites, de même que la volonté. Ainsi se dit-elle :

« Toutes mes résolutions sont inutiles ; je pensais hier tout ce que je pense aujourd'hui et je fais aujourd'hui tout le contraire de ce que je résolus hier. »

Enfin, la princesse anticipe douloureusement sur l'avenir en imaginant que le duc de Nemours la trompera. Autrement dit, la passion retire le repos de l'âme. Elle conclut d’ailleurs par une formule passive très forte : « je suis vaincue » .

Alt texte

Ces monologues aboutissent le plus souvent à un retour de la lucidité. Madame de La Fayette n'estime que les sentiments clarifiés par une langue travaillée.

Le choix du renoncement et du repos

Tout au long du roman, se livre chez la princesse une lutte acharnée entre le cœur et la raison. Cependant, celle-ci finit par déboucher sur un renoncement  : le monologue étudié condense ce cheminement de l’esprit.

L'observation de soi-même est l'unique recours pour quelqu'un qui recherche la vérité , car la vie de cour n’est que vaine apparence : comme le montre la réflexion de la princesse à propos de Nemours « qui avait toujours fait paraître tant de légèreté » .

D’où la décision de l’héroïne de quitter la cour et de partir pour « la campagne » . Elle suit en cela la morale des jansénistes selon lesquels seul le retrait du monde peut apporter le salut . C’est pourquoi cette idée s’apparente à une « résolution » mettant en évidence le triomphe de la raison sur la passion et posant les prémices de ce que seront ses décisions à venir.

Même après la mort du prince, elle choisira la « raison » et la « vertu » . Elle avouera à Nemours son amour, tout en lui disant qu'elle s'impose le choix du « devoir » pour son « repos » . Ce dernier terme est à interpréter dans le sens religieux de repos de l'âme. La princesse rentrera dans un couvent. Son silence sera définitif.

M me de Clèves est absente des dernières lignes du roman. Aussi la fin reste-t-elle ambiguë : s'agit-il d'une défaite ou d'une victoire ? Il semble qu'à travers le comportement de l’héroïne l'auteure ait voulu démentir l'idée d'une hypocrisie généralisée. M me de Clèves a en quelque sorte contredit les pronostics de sa mère, démenti ses mises en garde pessimistes. Il y a un sursaut possible et un repos.

Conclusion :

Le personnage de la princesse de Clèves a évolué avec le genre romanesque. Sous l'influence d'un catholicisme réaffirmé, le roman d'aventures laisse la place au roman d'analyse dans lequel l'amour ne fait plus l'objet d'un discours idéalisé mais d’une réflexion. La princesse appartient au siècle de son écriture par sa volonté de lucidité, par la lutte qu'elle mène entre le cœur et la raison. On retrouve cette tension, ce combat, chez les moralistes du XVII e  siècle, dans les tragédies de Racine en particulier. Le personnage de la princesse est modelé par la vision du monde de son auteur, une vision janséniste, selon laquelle la passion est une puissance dangereuse dont on peut se prémunir. Pour la première fois en littérature, l’univers des passions et leurs limites sont scrutés avec une attention plus intense et beaucoup de précisions. Cette naissance du roman moderne amène à la découverte d’un individu complexe fait de contradictions et d’incertitudes.

La description de Mlle de Chartres dans La Princesse de Clèves, de Madame de La Fayette, 1678 (1ère partie, chapitre 1) : un commentaire composé

Rédigé le 6 May 2021

9 minutes de lecture

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  • 01. L'extrait commenté
  • 02. Méthode du commentaire composé
  • 03. Le commentaire de l'extrait

Cristèle

L'extrait commenté

Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que  le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l’avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l’éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté, elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner : Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ce qu’il a d’agréable, pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité ; les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d’un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d’une honnête femme, et combien la vertu donnait d’éclat et d’élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance ; mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême  défiance  de soi-même, et par un grand soin de s’attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée. La Princesse de Clèves , Madame de La Fayette, 1678

Méthode du commentaire composé

On rappellera ici la méthode du commentaire composé vu en cours francais :

Ici, nous détaillerons par l'italique les différents moments du développement, mais ils ne sont normalement pas à signaler. De même, il ne doit normalement pas figurer de tableaux dans votre commentaire composé. Les listes à puces sont également à éviter, tout spécialement pour l'annonce du plan.

En outre, votre commentaire ne doit pas être aussi long que celui ici, qui a pour objectif d'être exhaustif. Vous n'aurez jamais le temps d'écrire autant !

Le commentaire de l'extrait

Introduction.

La Princesse de Clèves est un roman écrit par Madame de la Fayette , publié en 1678, de manière anonyme. L’histoire s’intéresse à mademoiselle de Chartres , jeune femme d’une grande beauté qui fera face aux dangers de la cour du Roi au XVIIème siècle. Tiraillée entre son amour pour son amant et ses devoirs conjugaux, elle finira sa vie exilée de tous, contrite de ses fautes morales.

Le passage qui nous occupe est celui où, pour la première fois , le narrateur présente celle qui sera au centre de l’histoire. Femme d’une grande beauté , on la découvre attirant tous les regards de la cour , et on se renseigne sur son éducation, laquelle annonce l’enjeu du roman.

Qui a écrit La Princesse de Clèves ?

Annonce de la problématique

Dès lors, en quoi le portrait de la jeune femme met déjà au jour les dangers correspondant à la vie d’une femme de cour du XVIIème siècle ?

Annonce du plan

Nous verrons dans un premier temps le caractère épidictique (= relatif à l’éloge) de la description. Mais il faudra ensuite dévoiler la vision du monde que sous-entend subtilement cette même description.

Développement

Un portrait élogieux de l'héroïne.

Le portrait qui présente l'héroïne est souvent assuré dans le récit traditionnel par un narrateur omniscient qui présente le corps, l'esprit du personnage ainsi que son passé. Fréquemment, l’enfance du héros ou de l’héroïne est décisive pour la suite de l’histoire, car elle vient expliquer la suite de ses agissements, sur la base des vertus qu’on lui aura inculquées.

Comme le fera plus tard un Stendhal ou un Balzac, Madame de La Fayette prépare le terrain de son histoire dès la description de son héroïne, à travers son apparence et sa biographie.

Le ménagement de l’attente

Il faut préciser que le début du roman se concentre sur un état des lieux historiques de la France. Mlle de Chartres, future princesse de Clèves, n’a pas encore été évoquée. C’est la première occurrence qui signale son existence.

A ce titre, l’auteure ménage son lecteur : les formules impersonnelles ouvrent le passage (« Il parut alors », « l’on doit croire »).

On trouve également des articles indéfinis qui participent de cette même mystification  : « une beauté », « une beauté parfaite ».

Enfin, l’héroïne, dans cet extrait, n’est jamais nommé directement. La Fayette préfère une périphrase  : « Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. » Dès lors, le lecteur sait seulement qu’il s’agit d’ une noble , et que son histoire sera peut-être en lien avec ce statut.

Une fascinante beauté

Mais ces formules impersonnelles n’en décrivent pas moins l’apparence de Mlle de Chartres, avec un lexique relatif à la fascination  : « beauté », « attira », « beauté parfaite », « admiration », « belles personnes ».

Surtout, l’apparition de cette femme provoque la convergence de tous les regards (dont celui du lecteur, fatalement) : elle « attira les yeux de tout le monde. », dit le texte. Dans un lieu habitué à l’exception – la cour -, elle parvient à se démarquer encore.

Comment résumer la princesse de Clèves ?

L’auteure multiplie les hyperboles et les superlatifs  : « une beauté parfaite », « attira les yeux de tout le monde », « admiration ». Il s’agit là d’un éloge typique , même si ce portrait reste abstrait. Le lecteur est invité à s’ imaginer cette beauté, pour parfaire encore l’idéal que représente Mlle de Chartres.

La narratrice souligne qu'elle se fonde sur le témoignage des connaisseurs que sont les courtisans : « l'on doit croire » « les yeux du monde ». On voit la surprise du vidame ; et la narratrice de le confirmer par un commentaire personnel : « avec raison ».

Soumise à une certaine fragilité

Mais la description dérive vite sur la manière dont sa mère, Mme de Chartres, l’a éduquée. Cela témoigne d’une certaine dépendance de la fille vis-à-vis de la mère , impression renforcée par le fait qu’étant au milieu de toutes les attentions, elle peut effectivement se révéler fragile au milieu d'une cour féroce.

Mme de Chartres est en effet une mère hors du commun , qui fait profiter, par son éducation, sa fille de ses qualités extraordinaires . On relève un lexique relatif à l’éducation méliorative  : « vertu », « mérite », « extraordinaires », « cultiver », « aimable », etc.

Mais, en même temps, cette description est tendue vers un deuxième pôle  : si l’éducation de Mme de Chartres a été si louable, c’est qu’elle a pris en compte la réalité des maux de la société des hommes , qui s’incarne avant tout dans les choses de l’amour  :

« elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ce qu’il a d’agréable, pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux. »

Dès lors, la fin du texte prend une tonalité bien plus pessimiste . On relève, pêle-mêle, un vocabulaire relatif au malheur : « dangereux », « tromperies », « infidélité », « malheurs », « difficile », etc. Cette longue phrase, ponctuée de nombreux points-virgules, se rend dynamique et équilibrée à partir de nombreux modaux, via les conjonctions de coordination « mais ».

Aussi, l’impression renvoyée, en combinant le début de l’extrait et la fin, c’est bien que tous la désirent, tous l’épient, car la cour est un monde potentiellement dangereux  ; cela l’isole et fait ressortir une certaine solitude. Fatalement, le personnage est sous la menace.

Cette description, où se dévoilent au moins deux interventions directes du narrateur (« le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires » et « La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner »), laisse à penser qu’il s’agit là d’une certaine vision du monde , que s’apprête à symboliser l’histoire de la princesse de Clèves.

Comment se caractérise le genre pathétique ?

Le portrait comme spectre d'une vision du monde ou les dangers de la cour

La figure de la mère, porte-parole des idées de l'auteur .

Mme de Chartres se distingue « de la plupart des mères » par sa façon de concevoir l’éducation de sa fille.

La première différence notable, au regard des habitudes de l’époque, c’est qu’elle s’est retirée de la cour (« plusieurs années sans revenir à la cour ») pour éduquer sa fille, là où la plupart des mères envoyaient leurs enfants au couvent.

Au lieu du silence, elle se donne tous les moyens de provoquer une prise de conscience chez sa fille  : « Elle faisait souvent des peintures ... », « elle lui montrait », « elle lui contait », « elle lui faisait voir ». L’imparfait utilisé renvoie l’idée d’une répétition inlassable, d’une habitude dans l’éducation  ; et on perçoit les efforts consentis par la mère pour sensibiliser sa fille.

Dans cette énumération se dégage de fait un programme éducatif, qui semble défendre l’auteure, à travers le vocabulaire mélioratif :

  • « cultiver son esprit et sa beauté », pour plaire en société
  • Inculquer et faire aimer « la vertu », pour agir moralement
  • « parler franchement des dangers de la vie », ce qui s’oppose à l’éducation traditionnelle, qui a tendance à éviter les sujets galants
  • Préparer à la vie conjugale, en mettant en « garde contre les dangers de l’amour »
  • Enseigner « une extrême défiance de soi-même », c’est-à-dire prendre garde aux sentiments qui supplanteraient la raison

C’est que, pour affronter le monde, il s’agit d’ avoir des armes puissantes avec soi.

Une démystification de la société de cour

Tout l’enjeu de cette éducation, c’est de faire aimer à sa fille la vertu  : « elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. »

Or, la vertu, selon ces détails, correspond à plusieurs choses :

  • La lucidité, puisque ce que l’amour a « d’agréable » dissimule ce qu’il a de « dangereux » - et il s’agit d’en être consciente pour éviter que les « engagements » ne la plongent dans des trop grands malheurs « domestiques »
  • L’honnêteté, qui apporte de la tranquillité et qui élève la beauté naturelle
  • La fidélité, vis-à-vis de soi-même d’abord (« il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même »), et vis-à-vis de son mari, ensuite (« seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée. »)

Car, en définitive, la vertu apporte le bonheur, en ce qu’elle assure à la femme l’amour de son mari autant que l’amour pour son mari.

Comment faire le portrait de la princesse de Clèves ?

En creux se dégage donc une vision tragique de l’être humain  : infiniment fragile, lancé dans un monde trompeur et cruel , il s’agit de résister aux tentations omniprésentes, dont la cour représente la quintessence.

Car l’insistance sur la vertu fait voir la vision que l’auteur a de la cour. L’accent est mis sur le champ lexical de l’honnêteté  (« vie d'une honnête femme » « vertu » « conserver cette vertu » « défiance », « aimer son mari et en être aimé »), pour mieux dénoncer de façon implicite la société de cour qui incite, au contraire, à l’infidélité.

Amour et vertu s’opposent dans cette vision  : l’amour mène aux « malheurs domestiques », tandis que la vertu donne de « l’éclat » et de « l’élévation ». Le seul amour qui vaille, c’est l’amour conjugal « qui seul peut faire le bonheur d’une femme ». Du reste, c’est précisément cette opposition qui sera l’enjeu du roman : la future princesse de Clèves sera tiraillée entre son amour pour le duc de Nemours et ses devoirs envers le prince de Clèves.

Se dévoile ici l’ éducation rigoriste et moraliste des jansénistes , courant religieux dont Madame de la Fayette était très proche.

Ce portrait de l'héroïne, apparemment classique et idéalisé, laisse transparaître une véritable vision du monde propre à l'auteure : la figure d'exception qu'est l'héroïne laisse ressortir une fragilité profonde par son caractère candide et sa jeunesse, au regard de la vilénie propre au monde dans lequel elle évolue.

L'auteur exprime ici avec délicatesse et raffinement une vision tragique de l'existence humaine qui doit en permanence se méfier de son environnement. Surtout, elle renouvelle le genre romanesque en manifestant un souci de réalisme implicite : l’intérêt n’est plus portée sur des parcours héroïques de vie, des grands voyages ou des victoires merveilleuses ; Madame de la Fayette veut présenter une vision tragique de la condition humaine à partir d’une subtilité dans la représentation de son histoire.

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conclusion dissertation la princesse de cleves

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.

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Lafayette, La Princesse de Clèves LE COURS

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Ce cours aborde tous les thèmes qu'il faut maîtriser sur le roman de Madame de Lafayette et sur le parcours "Individu, morale et société". Organisé par blocs thématiques, il vous prépare à traiter n'importe quel sujet de dissertation qui pourrait tomber le jour du bac, à comprendre la problématique,  à construire un plan (parties et sous-parties) et à vous appuyer sur des références et des citations précises de l’œuvre.

1. La Princesse de Clèves , une critique de la société : le règne des apparences et de l’ambition

L’histoire du roman se déroule seulement un siècle avant sa parution, dans un univers (Paris, la Cour, les châteaux à la campagne) qui est le même que celui de l’époque de Madame de Lafayette : pour les lecteurs de 1678, qui sont des aristocrates parisiens, ce roman est donc totalement « réaliste », il se passe dans leur environnement quotidien. Le lecteur du XVIIe siècle est donc invité à s’identifier à un dilemme individuel très proche de ce que peut-être sa propre vie.

L’ostentation, le luxe

 Première phrase du roman : « La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. »

Cette phrase a été comprise à l’époque comme une critique implicite à la cour de Louis XIV, jugée inférieure en grandeur à celle d'Henri II.

La Cour, lieu de cérémonial et de divertissement, mis sous le signe d'un raffinement appelé ici « galanterie » : tournois, fêtes, conversations… Mais cette élégance ne se vérifie pas en toutes circonstances dans le roman.

La recherche de l'ostentation se manifeste dans de nombreuses épisodes du roman : le récit des fiançailles de Madame, la publication du tournoi, les passages concernant le cercle de la Dauphine. Cette recherche est incarnée par le Maréchal de Saint-André, qui met tout son possible pour exhiber richesse et gloire : « Le maréchal de Saint-André, qui cherchait toutes les occasions de faire voir sa magnificence, supplia le roi sur le prétexte de lui montrer sa maison, qui ne venait que d'être achevée, de lui vouloir faire l'honneur d'y aller souper avec les reines. Ce maréchal était bien aise aussi cette dépense éclatante qui allait jusqu'à la profusion. »

Les guerres de clans

 « L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour et occupaient également les hommes et les femmes. Il y avait tant d’intérêts et tant de cabales différentes, et les dames y avaient tant de part, que l’amour était toujours mêlé aux affaires et les affaires à l’amour. Personne n’était tranquille, ni indifférent ; on songeait à s’élever, à plaire, à servir, ou à nuire ; on ne connaissait ni l’ennui ni l’oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou des intrigues. »

La vie de cour fait l'objet d'un éloge grandiose, mais le narrateur et les personnages en montrent la misère et les dangers. Le tableau dressé par Madame de Chartres à sa fille dans la première partie, puis celui qu’établit le narrateur au moment de l'accession au trône de François II dans la quatrième partie, révèle les rivalités et l'opposition entre des clans.

2. La Princesse de Clèves , une critique de la société : « galanterie » et « galanteries »

Deuxième phrase du roman : « Ce prince était galant, bien fait et amoureux : quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n’en était pas moins violente et il n’en donnait pas des témoignages moins éclatants. »

L'amour est omniprésent à la cour, mais il est rarement pur. En effet s’y mêlent d'autres passions, comme l'ambition, la recherche de la richesse ou l'intérêt personnel. Le mariage est souvent un échec, souvent une simple affaire d'État ou de famille, comme c'est le cas pour l'héroïne, mais aussi pour les trois mariages princiers évoqués dans le roman. La plupart des amours du roman sont des relations adultères, souvent présentées de façon très négative, comme la relation du roi et de Diane de Poitiers, celle-ci étant « maîtresse absolue de toutes choses », ayant eu de nombreux amants auparavant, dont peut-être le père de son amant actuel.

L'amour pur est incarné par le prince de Clèves, qui résiste à sa famille pour épouser une jeune fille dont il est tombé amoureux sans connaître son rang ni sa fortune (scène de rencontre chez le bijoutier : le motif des fausses apparences y est présent car sa boutique ressemble à un château de la noblesse alors qu’il n’est qu’un marchand).

Le duc de Nemours est présenté comme un homme qui a des « galanteries » avec des femmes (= des relations hors mariage), avant son coup de foudre pour la princesse.

« Il n’y avait aucune dame, dans la cour, dont la gloire n’eût été flattée de le [c’est-à-dire le duc de Nemours] voir attaché à elle ; peu de celles à qui il s’était attaché se pouvaient vanter de lui avoir résisté ; et même plusieurs à qui il n’avait point témoigné de passion n’avaient pas laissé d’en avoir pour lui. Il avait tant de douceur et tant de disposition à la galanterie qu’il ne pouvait refuser quelques soins à celles qui tâchaient de lui plaire : ainsi il avait plusieurs maîtresses ; mais il était difficile de deviner celle qu’il aimait véritablement. »

Les nuances du sentiments : le modèle de la Carte du pays de Tendre

 Pour peindre les caractères de ses personnages et leur évolution au cours de l'intrigue, Madame de Lafayette reprend le vocabulaire de la « carte du pays de Tendre », publiée en 1654 par Madeleine de Scudéry dans le roman Clélie. Selon la carte de Tendre, trois cheminements sont possibles à partir d'une « nouvelle amitié » : un fleuve rapide peut conduire directement au village de « Tendre-sur-Inclination » ; des itinéraires plus longs permettent d'atteindre Tendre-sur-Estime ou Tendre-sur-Reconnaissance.

Il ne faut donc pas que les sentiments dépassent la simple tendresse par estime ou par reconnaissance; sinon on tombe dans la « Mer dangereuse » et l'on échoue sur des « Terres inconnues ». La princesse va précisément faire l'apprentissage de ce qu'il en coûte de vivre une inclination violente, cette passion amoureuse où les précieuses voyaient souffrance et folie.

 Le roman apparait donc bien comme une démonstration par l’exemple des dangers de la vie mondaine.

3. Un roman sans date ni description : le lecteur plongé dans la peau d’un individu

La Princesse de Clèves est un roman presque sans date et sans description : le lecteur a donc l’impression d’être le spectateur d’une histoire vécue à travers la seule psychologie du personnage principal.

Le récit de La Princesse de Clèves s’étend sur une année, couvrant les derniers mois du règne d'Henri II et les premiers du règne de François II : mais on ne peut s’en rendre compte qu’en s’appuyant sur les notations historiques. En fait, c’est un roman presque sans aucune mention du temps qui passe : le rythme est donc, pour le lecteur, seulement celui de la psychologie de l’héroïne. Le découpage en quatre parties souligne quatre événements majeurs, comme les actes d’une tragédie : I. les scènes de rencontre initiales, II. L’épisode du vol du portrait, III. La scène de l’aveu, IV. La grande conversation entre la princesse et Nemours.

C’est un roman sans description : la perception des lieux pour le lecteur est liée à la psychologie des personnages, de la Princesse en particulier.

Les va-et-vient de la princesse entre la cour et Coulommiers, et en général entre le monde et la solitude, organisent le récit autour d'un contraste entre les moments où l'héroïne semble agir malgré elle, par passion, devant le regard des autres, et les moments où elle fait réflexion sur ses sentiments loin de l'agitation de la cour. La maison parisienne de la princesse et surtout le château de Coulommiers sont des lieux de solitude qui permettent méditation et jugement sur soi-même, tandis que la cour est un lieu d'aveuglement. On trouve d’ailleurs des scènes de monologues de la princesse, sur le modèle du théâtre.

4. Le versant moral de La Princesse de Clèves  : les avertissements reçus par la Princesse

Les quatre « digressions »

 Les quatre histoires secondaires insérées dans le récit principal (= digressions) mettent également en avant le côté sombre de la vie de cour. Les belles manières cachent une décadence morale, le raffinement dissimule une réalité brutale, les conduites fourbes font de la cour un théâtre où triomphe les apparences et le lieu d'une « agitation sans désordre ». Cette agitation vient de la haine et de la jalousie sévèrement dénoncées par la romancière, comme celle qui oppose Anne d'Étampes et Diane de Poitiers, ou encore des passions adultères et excessives comme celle d'Henri VIII avec Anne de Boulen.

D1 : histoire de la duchesse de Valentinois, maîtresse du roi, racontée par Mme de Chartres à sa fille la princesse de Clèves : histoire d’adultère au sommet de l’État

D2 : Sancerre, Estouteville et Mme de Tournon : histoire d’adultère

D3 : la dauphine raconte l’histoire d’Anne de Boulen, qui rendit fou de jalousie le roi d’Angleterre Henri VIII qui la décapita, puis décapita toutes ses épouses successives

D4 : histoire de Mme de Thémines racontée par le vidame de Chartres à Nemours : c’est à elle qu’il avait écrit la lettre qu’on a cru tombée du vêtement de Nemours. C’est une manière d’illustrer la frivolité des hommes à la Cour.

Le discours de Madame de Chartres sur son lit de mort : emblème du combat contre la mondanité

 Cette cour est indulgente aux amours adultères. C'est ce triomphe des apparences mensongères que Madame de Chartres enseigne sa fille en lui demandant de ne pas ressembler aux « autres femmes » et en lui apprenant à protéger sa réputation : ce discours, qui intervient à la fin de la première partie, va hanter tout le roman. Il va faire de Madame de Chartres l’incarnation, même après sa mort, du refus de la mondanité. Son discours est d’ailleurs le déclencheur du premier départ de la princesse pour la campagne. Il est aussi en lien avec le choix final de la princesse après la mort de son mari, qui renonce au mariage avec Nemours : car la force qui relie les deux est la religion. En effet, au moment de sa mort, Madame de Chartres est mentionné pour sa « piété ».

5. L’héroïne de La Princesse de Clèves est-elle un individu héroïque, un modèle moral pour le lecteur pour se conduire dans la société ?

Contrairement aux héros traditionnels (dieux, héros antiques, rois et princes, chevaliers…), notre héroïne vit une histoire intime, personnelle, et n’intervient pas pour sauver ou défendre une collectivité. Elle doit plutôt lutter contre la société, c’est-à-dire contre les mauvaises tentations qu’elle représente.

Le lecteur est invité à s’identifier à un dilemme individuel proche de ce que peut-être sa propre vie. D’ailleurs, l’histoire du roman se déroule seulement un siècle avant sa parution, dans un univers (Paris, la Cour, les châteaux à la campagne) qui est le même que celui de l’époque de Madame de Lafayette : pour les lecteurs de 1678, qui sont des aristocrates parisiens, ce roman est donc totalement « réaliste », il se passe dans leur environnement quotidien.

L’héroïne du roman n’est pas héroïque, elle est un être humain ordinaire, qui commet des erreurs et se montre souvent faible face aux choix et aux difficultés qu’elle rencontre.

Même dans la scène de l’aveu, où elle fait preuve d’une sincérité extraordinaire (héroïque ?), la princesse est une héroïne faible et pécheresse (elle cache une part de la vérité).

L’aveu : un acte héroïque ? ou bien le résultat du piège dans lequel elle est prise ? Car la scène est très longue et, pressée longtemps par son mari, elle met beaucoup de temps à se lancer dans l’aveu, car elle ne peut faire autrement. De plus, elle refuse de dire de qui il s’agit et, surtout, elle ment : Mme de Clèves s'empresse de dire qu'elle n'a « jamais donné nulle marque de faiblesse ». Et, plus loin, lorsqu'il insiste pour qu'elle lui dise le nom de l'homme qu'elle aime, elle lui répond : « Contentez-vous de l'assurance que je vous donne encore, qu'aucune de mes actions n'a fait paraître mes sentiments et que l'on ne m'a jamais rien dit dont j'aie pu m'offenser ». Mais le lecteur sait que cela est faux. Si elle ne veut pas avouer à son mari que l'homme qu'elle aime lui a parlé de son amour, c'est parce qu'elle est consciente qu'elle n'aurait pas dû l’accepter. C'est sa propre faiblesse qu'elle ne veut pas avouer. Et de surcroît, elle le nie avec énergie : « je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse ». Mais cette faiblesse n'a pas consisté seulement à laisser M. de Nemours lui parler de sa passion, elle a consisté aussi et surtout à lui laisser voir la sienne. Comment donc peut-elle prétendre qu'« aucune de [s]es actions n'a fait paraître [s]es sentiments », alors qu'elle n'a pas cessé, depuis qu'elle est tombée amoureuse de M. de Nemours, de laisser échapper des signes, involontaires mais de plus en plus clairs, de sa passion ?

6.  Un roman qui ressemble, jusqu’à la mort du Prince, à une tragédie : un destin écrit à l’avance

Une atmosphère tragique : thèmes de la mort, du destin fatal

 - La présence constante de la mort : Madame de Chartres, le prince de Clèves, le roi Henri II. Est aussi évoquée la mort pour certains personnages après la fin du récit : la princesse de Clèves, la Dauphine, le chevalier de Guise, le Vidame de Chartres.

- La construction de roman est marquée par les prolepses (flash-forward). Ces anticipations sur le destin historique des personnages projettent une coloration tragique, funeste, fatale. Le narrateur multiplie ses effets d'annonce de la fin tragique de certains personnages : Elisabeth de France, Marie Stuart, le chevalier de Guise.

- L’une des plus marquantes est la mort annoncée du roi Henri II lors d’un duel, à l’occasion d’une conversation mondaine sur l’astrologie : or les lecteurs du XVIIe siècle savent très bien que Henri II est mort lors d’un duel. L’ironie tragique est présente dans cet extrait, car les personnages ne se rendent pas compte qu’ils courent vers des catastrophes, et Nemours fait lui-même une allusion à l’oreille de la princesse au sujet des prédictions d’un astrologue.

Le déroulement de l’action : une « machine infernale » jusqu’à la catastrophe

 À un moment, elle résume sa situation de la façon suivante : « Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi ».

Montée par paliers de la tension : jusqu’à la catastrophe, c’est-à-dire la mort du Prince.

La progression de l’histoire fonctionne comme un piège qui se referme de plus en plus sur le personnage.

Alternance entre action et réflexion, mais pour l’héroïne la prise de conscience se fait toujours avec retard, entraînant regrets et remords, et surtout montée de la tension car la catastrophe devient de plus en plus clairement inévitable, jusqu’à l’aveu :

1. Les paroles de Mme de Chartres sur son lit de mort

2. La réflexion de M. de Clèves sur la sincérité à propos de l'histoire de Sancerre et de Mme de Tournon

3. La pensée qui traverse l'esprit de Mme de Clèves de dire à son mari, lorsqu'il s'oppose absolument à ce qu'elle mène une vie plus retirée et que le bruit court que M. de Nemours est amoureux d'elle

4. les trois examens de conscience qui suivent respectivement le vol du portrait, la lecture de la lettre et enfin sa réécriture.

Puis l’enquête confiée par le Prince de Clèves à son gentilhomme : M. de Clèves se croit trompé (par erreur, car le gentilhomme a cru que Nemours avait passé deux nuits avec la Princesse, ce qui est faux), et il meurt de chagrin.

Après la catastrophe, l’héroïne reprend son destin en main

 Enfin, c'est par devoir, c'est-à-dire à cause de son passé, qu'elle refuse d'épouser Nemours après la mort de son mari : elle est poursuivie par ses fautes passées, c’est-à-dire par le sentiment d’être coupable de la mort de son mari (comme Œdipe qui se crève les yeux).

7. Peut-on lire la fin du roman comme une conclusion morale ?

La fin du roman met en avant la conversion religieuse de la princesse, seule manière de prendre son destin en main

 Le parcours de la princesse, à la fin du roman, semble gouverné par une retraite austère et silencieuse dans les Pyrénées, qui est une sorte de conversion. Elle renonce à la possibilité d’un mariage avec Nemours, et semble accablée par la culpabilité de la mort de M. de Clèves.

Le roman se clôt par l'évocation des « exemples de vertus inimitables » : par cette phrase finale, la romancière suggère non seulement la conversion du personnage mais aussi une nouvelle forme d'héroïsme, de modèle à suivre pour les lecteurs : c’est la mort du héros traditionnel parfait, courageux devant toutes les épreuves. Il est remplacé par une héros pécheur, faible, qui finit par renoncer aux plaisirs de la vie et à se tourner vers Dieu.

Cette fin apparait non seulement comme la fin de l’histoire, mais surtout comme une conclusion, comme la morale d’une fable, comme si l’histoire n’avait servi qu’à illustrer une leçon morale. Les mots « devoir » et « vertu », très présents dans tout le roman, font penser à la pratique de l'examen de conscience, de la confession. Le mot de « vertu » est celui qui qualifie le plus la princesse dans le roman. Au moment de sa mort, Madame de Chartres est mentionné pour sa « piété ». Et dans tout le roman, la mère de Madame de Chartres, surtout après sa mort prématurée, représente la figure du « directeur de conscience » : à la fin, la princesse choisit finalement de rejoindre ce camp.

Et comme le roman donne une grande part à la description du monde, à travers la vie de la cour (l’art de la conversation surtout, les portraits…), le lecteur est conduit à interpréter le roman comme une critique de ce mode de vie. Madame de Lafayette dénonce les fausses apparences, présente le monde comme un théâtre, et met en avant les notions de vertu et de devoir. Dans ce monde, ni les meilleurs ni la vérité ne sont récompensés, à l’image du Prince de Clèves qui meurt en croyant que sa femme l’a trompée avec Nemours (d’après le rapport de son gentilhomme).

Sur le thème de l’amour et de la passion, on peut évoquer la théorie que Mme de Clèves expose à M. de Nemours à la fin du roman pour justifier son refus de l'épouser : l'amour ne dure que lorsqu'il est malheureux ; il a besoin d'obstacles et se nourrit de résistance. Amour et vertu sont incompatibles.

Tout cela correspond à la vision noire du monde qui est véhiculée à l’époque par les jansénistes : face à un monde incompréhensible pour l’homme, tout petit face à Dieu, ils promeuvent une vie austère et rigoureuse.

 8. Le plaisir du lecteur est-il en contradiction avec l’apparente leçon morale du roman ?

  La Princesse de Clèves est un roman d’amour. Pour le lecteur, le plaisir vient de l’identification avec des personnages qui vivent une passion très forte, et considérée comme interdite : l’immoralité, le secret et l’intelligence entre les deux amants ont donc un rôle dans le frisson que vit le lecteur, spectateur complice de cet amour interdit.

Des moments forts

Rencontre au bal : la danse avec Nemours et le dialogue qui suit, arrangé avec vice par le roi et les reines présentes

Quand elle résiste à la passion, elle ment, comme pour ne pas aller au bal du maréchal de Saint-André

Elle prend plaisir des mots à double sens de Nemours, le plus souvent en présence d’autres personnages de la Cour : déclarations à double sens (astrologie, devant la dauphine…)

Le vol du portrait : échange de regard et paroles de Nemours

Plaisir de la lettre réécrite ensemble : occupation mondaine justifiée par tous les autres personnages

Les après-dîners chez elle : Nemours vient tard exprès pour la trouver seule

La scène nocturne du pavillon de Coulommiers, sensualité et abandon à la passion pour Nemours :

"Il vit qu’elle était seule ; mais il la vit d’une si admirable beauté qu’à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue. Il faisait chaud, et elle n’avait rien sur sa tête et sur sa gorge que ses cheveux confusément rattachés. Elle était sur un lit de repos, avec une table devant elle, où il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans ; elle en choisit quelques-uns, et M. de Nemours remarqua que c’étaient les mêmes couleurs qu’il avait portées au tournoi. Il vit qu’elle en faisait des nœuds à une canne des Indes, fort extraordinaire, qu’il avait portée quelque temps, et qu’il avait donnée à sa sœur, à qui M. de Clèves l’avait prise sans faire semblant de la reconnaître pour avoir été à M. de Nemours. Après qu’elle eut achevé son ouvrage, avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu’elle avait dans le cœur, elle prit un flambeau et s’en alla proche d’une grande table, vis-à-vis du tableau du siège de Metz, où était le portrait de M. de Nemours ; elle s’assit, et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner.

On ne peut exprimer ce que sentit M. de Nemours dans ce moment. Voir au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu’il adorait ; la voir sans qu’elle sût qu’il la voyait, et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu’elle lui cachait, c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant.

La passion n’a jamais été si tendre et si violente qu’elle l’était alors en ce prince. Il s’en alla sous des saules, le long d’un petit ruisseau qui coulait derrière la maison où il était caché. Il s’éloigna le plus qu’il lui fut possible pour n’être vu ni entendu de personne ; il s’abandonna aux transports de son amour, et son cœur en fut tellement pressé qu’il fut contraint de laisser couler quelques larmes ; mais ces larmes n’étaient pas de celles que la douleur seule fait répandre : elles étaient mêlées de douceur et de ce charme qui ne se trouve que dans l’amour."

Cette scène est emblématique de l’ambiguïté du roman de Madame de Lafayette : un roman qui semble condamner la passion amoureuse tout en exploitant tous les ingrédients de cette passion pour donner du plaisir au lecteur.

Cette contradiction correspond bien à ce que l’on ait de la vie de Madame de Lafayette, à la fois grande mondaine et chrétienne inquiète de Dieu et de la mort.

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La princesse de Clèves : résumé et analyse du roman

La Princesse de Clèves, roman de  Madame de La Fayette , est publié en 1678 sans nom d'auteur. Le roman fut par la suite attribué à madame de la Fayette, bien qu'on considère que celle-ci aurait été conseillé par plusieurs hommes et femmes de lettres de son entourage. roman à caractère historique, il comporte aussi une grande part d'analyse psychologique, ce qui lui donne un caractère moderne. 

RÉSUMÉ DU ROMAN

Le roman s’ouvre sur une longue évocation de la cour d'Henri II, présentant successivement les personnages les plus éminents qui la composent : Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, la Dauphine ou encore Marie Stuart. En 1559, Mlle de Chartres, jeune héritière belle et fortunée, y est introduite et bien­tôt remarquée par le prince de Clèves qui obtient sa main. Toute­fois, au cours d’un bal, la princesse de Clèves fait la connaissance du séduisant duc de Nemours, et la scène de rencontre prend les allures d’un coup de foudre mutuel. Prévenue par sa mère des dangers de la passion, elle résiste longuement et tente d’étouffer ses sentiments ; cependant, bientôt privée par la mort de sa mère de son unique soutien, elle contient de plus en plus difficilement cet amour adultère.

Le roman abandonne alors pour un moment la ligne princi­pale du récit pour exposer diverses relations : celle qui unit le roi à Diane, les amours d’Henri III, l’histoire de Mme de Tournon ou encore les rapports houleux entre le vidame de Chartres, la reine et Mme de Thémines, autant de digressions qui renvoient à la princesse l’image de sa propre passion, et dont elle saisira cependant trop tard l’avertissement qu’elles contenaient. Le récit se reporte ensuite sur elle, lors d’un séjour dans son domaine de Coulommiers : c’est là que, pressée par les soupçons de son mari, elle lui avoue sa coupable passion et le supplie de la protéger d’elle-même. Séparés, la princesse et Nemours s’abandonnent chacun de leur côté à des rêveries amoureuses, mais le prince de Clèves, taraudé par la douleur, expire après et la princesse se retire dans ses terres. Alors a lieu l’unique entrevue entre les deux amants où ils se parlent à cœur ouvert ; la princesse partage ensuite son temps entre ses terres et le couvent, refusant à tout jamais de revoir Nemours.  

ANALYSE DE LA PRINCESSE DE CLÈVES

► un roman fondateur.

Au rebours des romans héroïques volontiers situés dans un temps historique légendaire, La Princesse de Clèves relate une histoire récente qui introduit la notion de vraisemblable contre une vision épique dans laquelle les personnages fonctionnent comme de purs cadres formels. Le texte apparaît en effet avant tout comme une chronique des mœurs de cour, ainsi que l’indiquait Mme de La Fayette dans une lettre à Lescheraine, refusant de s’avouer comme l’auteur de cette « parfaite imitation du monde de la Cour (qui n’est) pas un roman. C’est proprement des Mémoires ». Etranger à toute visée héroïque, le roman s’écrit dans une réalité plus proche, plus tragique aussi, qui lui valut un succès sans précédent et amorça une querelle entre ses partisans et ses adversaires, pour lesquels le caractère de l'héroïne man­quait de vraisemblance. En effet, les lecteurs ont vite compris que l’essentiel du récit était centré autour d’une Figure majeure à laquelle la matière historique servait principalement de contre­point ; le roman s’attachait avant tout à déchiffrer le mystère d’une conscience plongée dans un milieu spécifique.

► La peinture des passions

Si le roman, à l’instar des affirmations de Mme de La Fayette, revêt l’apparence de mémoires, c’est surtout au travers de la peinture de la cour qu’il présente : le cadre somptueux des décors, le récit des intrigues, ou bien encore la relation des dis­tractions de la cour (dont le fameux combat qui sera fatal à Henri II) se conjuguent à l’art en vogue du portrait selon une visée morale s’essayant à décrire les mœurs d’une époque par l’intermédiaire de ses illustres protagonistes. Néanmoins, c’est surtout la plongée dans l’intériorité des personnages qui marque l’originalité d’un roman résolument psychologique, dans lequel ils se révèlent directement par leurs paroles et actions, grâce à l’al­ternance d’un discours tout à tour objectif et subjectif. L’efface­ment relatif du narrateur se confond ainsi avec celui de son héroïne qui fait l’apprentissage progressif de la lucidité, décou­vrant à la longue la vérité de ses sentiments que confirme par ailleurs le regard d’autrui, notamment celui de Nemours dans la fameuse scène de voyeurisme où le lecteur déchiffre, sous les ambiguïtés du texte, la violence de son désir. On a donc bien affaire ici à un roman fondé sur la révélation latente du sujet, mas­quant sous la surface lisse de la bienséance le travail de l’éros, autant dans cette scène trouble que dans les multiples subterfu­ges supplétifs inventés par la frustration, ou encore dans la simple mention des cheveux détachés de la princesse et dans sa rêverie devant le portrait de Nemours. Autant d’éléments attes­tant l'enfermement des personnages dans un milieu qui les oppresse, c’est-à-dire les condamne.

► Le discours moraliste

La Princesse répond donc à une nécessité sociale qui consiste à apprendre le monde pour servir également de support à un dis­cours moraliste (l’intimité avec La Rochefoucault n'y est sûre­ment pas étrangère). Par la voix de la mère de la princesse, relayée par la portée d’ensemble du roman, se fait jour une méfiance à l’égard des passions, mais aussi l’amorce d’un discours critique à l’encontre de l’institution du mariage qui aliène la femme. La topique de la femme mal mariée (qui formera le canevas de nombre de romans balzaciens) semble impliquer nécessairement le désordre dont l’intrusion de Nemours amorce l’avènement. Mêlant ainsi les jeux ambigus du désir et de l’interdit et les intrigues de cour pervertissant réel et apparences, le roman semble désigner le retour sur soi comme unique possibilité de recouvrer la conscience du réel. Certes, dans le combat du sujet avec un désir intense finalement vaincu, se profile un parcours christique exemplaire ; mais cette référence symbolique ne sau­rait éluder la pression sociale qui s’exerce sur l’individu et la morale pessimiste d’un récit qui tend à affirmer l'opposition inexorable entre un ordre et un désordre tout aussi incapables d’autoriser le bonheur. Roman sans concession que celui-ci, exhibant le tragique de la condition féminine, d’autant plus délé­tère qu'elle emprunte les attributs du masque et de la perversion des rapports, tout en prenant soin de conserver les formes les plus convenables.

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“Les femmes dans “La Princesse de Clèves”: sujet, l’introduction, résumé, conclusion.

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“Les femmes dans “La Princesse de Clèves” : explorez les différents rôles féminins et leur influence sur l’histoire.”

I. Introduction A. Présentation générale de l’œuvre et de son contexte historique B. Présentation de la problématique : l’exploration des différents rôles féminins dans le roman et leur impact sur l’intrigue

II. Les femmes de la cour : entre contraintes sociales et stratégies de pouvoir A. La Princesse de Clèves : une femme soumise aux conventions sociales 1. Son rôle d’épouse et de femme noble 2. Les attentes et les pressions qui pèsent sur elle B. La reine dauphine : une figure de pouvoir et d’influence 1. Son rôle politique et son impact sur les intrigues de la cour 2. Sa relation avec la Princesse de Clèves et son influence sur ses décisions

III. Madame de Chartres : le modèle maternel et l’influence sur la Princesse de Clèves A. Le rôle de Madame de Chartres en tant que mère et mentor 1. Son éducation de la Princesse de Clèves 2. Ses conseils et son influence sur les choix de sa fille B. L’héritage moral et éthique de Madame de Chartres 1. Les valeurs inculquées à la Princesse de Clèves 2. L’impact de ces valeurs sur les décisions et les actions de la Princesse

IV. Les femmes comme objets de désir et de rivalité A. Les autres femmes dans le regard des hommes 1. La rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois 2. L’influence des femmes sur les actions des hommes B. Les conséquences des rivalités féminines 1. Les tensions et les conflits générés 2. L’impact de ces rivalités sur l’évolution de l’intrigue

V. Conclusion A. Synthèse des rôles féminins explorés dans le roman B. Bilan de leur influence sur l’histoire et sur la Princesse de Clèves C. Ouverture sur l’héritage de “La Princesse de Clèves” et son impact dans la littérature féminine.

I. Introduction

A. présentation générale de l’œuvre et de son contexte historique.

La Princesse de Clèves est un roman écrit par Madame de Lafayette et publié en 1678. Il est considéré comme l’un des premiers romans psychologiques de la littérature française. L’œuvre se déroule à la cour du roi Henri II de France, au milieu du XVIe siècle, dans un contexte historique marqué par les guerres de religion et la montée en puissance de la noblesse.

Le roman raconte l’histoire de la jeune et belle Princesse de Clèves, mariée au Prince de Clèves mais éprise d’un autre homme, le duc de Nemours. L’intrigue se concentre sur les dilemmes moraux auxquels est confrontée la Princesse dans son désir de

L’œuvre est profondément ancrée dans son contexte historique. La cour est un lieu où les apparences, les intrigues et les alliances politiques jouent un rôle crucial. Les normes sociales et les contraintes de l’étiquette dictent les comportements des personnages, en particulier ceux des femmes de la noblesse. Le roman explore également les questions de l’honneur, de la réputation et des codes de conduite propres à cette époque.

Madame de Lafayette, l’auteure, elle-même issue de la noblesse, connaissait bien la cour et ses usages. Son roman offre donc un regard perspicace sur la vie à la cour et sur les enjeux auxquels les femmes nobles étaient confrontées.

En résumé, “La Princesse de Clèves” est un roman situé dans un contexte historique marqué par les guerres de religion et la vie à la cour. Il explore les dilemmes moraux et les contraintes sociales auxquels les femmes nobles étaient confrontées à travers l’histoire de la Princesse de Clèves.

B. Présentation de la problématique : l’exploration des différents rôles féminins dans le roman et leur impact sur l’intrigue

Dans “La Princesse de Clèves”, Madame de Lafayette met en scène différents rôles féminins qui jouent un rôle central dans l’intrigue et dans le développement des personnages. Ces femmes évoluent dans un contexte social rigide et sont soumises à des attentes spécifiques en fonction de leur statut et de leur position à la cour. La problématique de cette dissertation consiste à explorer ces différents rôles féminins et à analyser leur influence sur l’histoire.

Tout d’abord, le personnage principal, la Princesse de Clèves, incarne le rôle de la femme noble soumise aux conventions sociales. Mariée au Prince de Clèves, elle est confrontée à un dilemme moral lorsque son amour pour le duc de Nemours se révèle. Son parcours et ses choix personnels sont essentiels pour comprendre les tensions entre ses désirs individuels et les attentes de la société.

Ensuite, la reine dauphine, une figure de pouvoir et d’influence à la cour, joue un rôle significatif dans l’intrigue. Son statut politique et son pouvoir d’influence sont exploités par Madame de Lafayette pour mettre en avant les intrigues et les jeux de pouvoir qui se déroulent à la cour. La relation entre la reine dauphine et la Princesse de Clèves est complexe et déterminante pour l’évolution de l’histoire.

Le personnage de Madame de Chartres, mère de la Princesse de Clèves, joue également un rôle crucial. En tant que mentor et modèle maternel, elle transmet des valeurs morales et éthiques à sa fille. Son héritage moral et ses conseils influencent les choix de la Princesse et sont déterminants dans le déroulement de l’intrigue.

Par ailleurs, les autres femmes présentes à la cour, telles que la duchesse de Valentinois, sont également importantes dans l’histoire. Elles suscitent des rivalités et des jalousies qui ont des conséquences sur les actions et les décisions des personnages masculins, ainsi que sur le développement de l’intrigue.

En explorant ces différents rôles féminins, il est possible de mieux comprendre les contraintes sociales et les jeux de pouvoir auxquels les femmes étaient soumises à l’époque. Leurs actions et leurs interactions ont un impact significatif sur l’intrigue et permettent d’analyser les thèmes de l’amour, du devoir, de la rivalité et de la place des femmes dans la société du XVIIe siècle.

Ainsi, cette dissertation cherchera à analyser en profondeur les différents rôles féminins dans “La Princesse de Clèves” et leur influence sur l’intrigue, tout en examinant les dynamiques de pouvoir et les tensions sociales qui les entourent.

II. Les femmes de la cour : entre contraintes sociales et stratégies de pouvoir

A. la princesse de clèves : une femme soumise aux conventions sociales, 1. son rôle d’épouse et de femme noble.

Dans “La Princesse de Clèves”, le personnage de la Princesse de Clèves incarne le rôle d’une femme soumise aux conventions sociales de son époque. En tant qu’épouse et femme noble, elle est confrontée à des attentes spécifiques et à des contraintes qui pèsent sur sa vie et ses choix.

D’abord, en tant qu’épouse, la Princesse de Clèves est tenue de remplir son devoir conjugal envers son mari, le Prince de Clèves. Le mariage à l’époque était principalement une alliance politique et sociale, où l’amour personnel n’était souvent pas la priorité. La Princesse est consciente de cette obligation et cherche à être une épouse respectueuse et fidèle malgré ses sentiments envers le duc de Nemours. Son rôle d’épouse la confronte à un dilemme moral entre ses devoirs conjugaux et son désir amoureux.

Ensuite, en tant que femme noble, la Princesse de Clèves est également soumise à des normes et des codes de conduite stricts. Son comportement doit être exemplaire, elle doit se conformer aux règles de l’étiquette, à la bienséance et à la réputation de sa famille. Sa réputation et celle de sa famille sont d’une importance capitale à la cour. Par conséquent, elle doit constamment se surveiller, contrôler ses émotions et agir en accord avec les attentes de la société.

La Princesse de Clèves est donc prise au piège entre les devoirs imposés par son mariage et les désirs de son cœur. Son rôle d’épouse et de femme noble la contraint à réprimer ses sentiments et à sacrifier son bonheur personnel pour préserver sa réputation et l’honneur de sa famille. Cette soumission aux conventions sociales est un élément central de son développement et de ses choix tout au long du roman.

L’auteure, Madame de Lafayette, met en évidence à travers le personnage de la Princesse de Clèves les contraintes et les sacrifices auxquels les femmes étaient soumises à l’époque. Ce rôle d’épouse et de femme noble impose des limites à l’expression de ses sentiments et à la réalisation de son bonheur personnel, illustrant ainsi les pressions sociales et les dilemmes auxquels les femmes nobles étaient confrontées dans la société du XVIIe siècle.

2. Les attentes et les pressions qui pèsent sur elle

En plus de son rôle d’épouse et de femme noble, la Princesse de Clèves est confrontée à de nombreuses attentes et pressions qui pèsent sur elle tout au long du roman. Ces attentes et pressions sont le reflet des normes sociales rigides et des valeurs de la cour de l’époque.

Tout d’abord, la Princesse de Clèves est soumise à l’attente d’une conduite irréprochable. En tant que femme noble, elle doit se comporter avec vertu, dignité et retenue en toutes circonstances. La société exige d’elle une maîtrise de ses émotions et une parfaite maîtrise de soi. La Princesse doit se montrer exemplaire dans sa moralité et dans son comportement, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur ses épaules.

Ensuite, la Princesse de Clèves doit faire face à l’attente d’une fidélité absolue envers son mari. La société de l’époque considérait le mariage comme une institution sacrée et la fidélité conjugale était une valeur fondamentale. Par conséquent, la Princesse est confrontée à un dilemme moral lorsque son amour pour le duc de Nemours se révèle. Elle se sent prise entre la loyauté envers son mari et la force de ses sentiments pour un autre homme, ce qui engendre une pression psychologique intense.

De plus, la Princesse de Clèves est également soumise à l’attente de la discrétion. À la cour, les ragots et les commérages sont monnaie courante. La moindre rumeur ou la moindre erreur de jugement peut avoir des conséquences désastreuses sur la réputation et l’honneur d’une personne. La Princesse doit donc veiller à préserver sa réputation et à ne pas laisser transparaître ses émotions, ce qui ajoute une pression constante à son existence.

Ces attentes et pressions sociales pèsent lourdement sur la Princesse de Clèves et influencent grandement ses décisions et ses actions. Elle est constamment tiraillée entre les obligations imposées par la société et les désirs de son cœur. Les attentes et les pressions qui pèsent sur elle sont représentatives de la condition des femmes nobles à l’époque et mettent en évidence les contraintes auxquelles elles étaient confrontées dans leur quête d’accomplissement personnel et d’épanouissement amoureux.

B. La reine dauphine : une figure de pouvoir et d’influence

1. son rôle politique et son impact sur les intrigues de la cour.

La reine dauphine occupe une place importante dans “La Princesse de Clèves” en tant que figure de pouvoir et d’influence à la cour. Son rôle politique et son impact sur les intrigues qui se déroulent à la cour sont significatifs et contribuent à façonner l’histoire du roman.

Tout d’abord, la reine dauphine, dont le nom n’est pas mentionné dans le roman mais qui est historiquement identifiée comme Marie Stuart, est l’épouse du dauphin, héritier du trône de France. Par conséquent, elle détient une position privilégiée et jouit d’un certain pouvoir à la cour. Son statut lui confère une influence politique et lui permet d’exercer une autorité informelle sur les affaires de l’État.

Ensuite, la reine dauphine joue un rôle clé dans les intrigues de la cour. Elle est le pivot autour duquel se déploient les rivalités, les complots et les manœuvres des différents personnages. Son aura de pouvoir et d’influence suscite la jalousie et l’admiration parmi la noblesse, et sa présence est souvent source de tensions et de rivalités.

De plus, la reine dauphine est souvent consultée et sollicitée dans les affaires de la cour. Les personnages viennent lui demander conseil, lui exposer leurs problèmes ou chercher son soutien. Son influence sur les décisions politiques et sur le destin des personnages est indéniable. Elle est capable de faire ou de défaire les réputations, de favoriser ou de condamner des intrigues, et de dicter indirectement le cours des événements.

L’auteure, Madame de Lafayette, utilise habilement la figure de la reine dauphine pour illustrer les jeux de pouvoir et les enjeux politiques à la cour. Son rôle politique et son impact sur les intrigues renforcent l’atmosphère de tension et de manipulation qui règne à la cour. La présence de la reine dauphine souligne également l’importance des alliances politiques et des connexions sociales dans la vie des personnages, en particulier de la Princesse de Clèves.

En résumé, la reine dauphine est une figure de pouvoir et d’influence dans “La Princesse de Clèves”. Son rôle politique et son impact sur les intrigues de la cour sont essentiels pour comprendre les dynamiques de pouvoir, les rivalités et les manipulations qui se déroulent dans l’histoire. La reine dauphine représente une force majeure qui pèse sur les destins des personnages et contribue à la complexité de l’intrigue.

2. Sa relation avec la Princesse de Clèves et son influence sur ses décisions

La relation entre la reine dauphine et la Princesse de Clèves est complexe et joue un rôle déterminant dans l’évolution de l’histoire. La reine dauphine exerce une influence significative sur les décisions de la Princesse et contribue à façonner son parcours.

Tout d’abord, la reine dauphine est une confidente et une conseillère pour la Princesse de Clèves. La Princesse se tourne vers elle pour lui exposer ses tourments amoureux et ses dilemmes moraux. La reine dauphine, grâce à son expérience et à sa position privilégiée à la cour, offre des conseils éclairés à la Princesse et tente de la guider dans ses choix.

En outre, la reine dauphine joue un rôle crucial dans la relation entre la Princesse de Clèves et le duc de Nemours. Elle est informée des sentiments de la Princesse envers le duc et devient un témoin privilégié de leur passion naissante. La reine dauphine agit comme une médiatrice entre les deux amants et essaie de concilier leurs désirs avec les conventions sociales. Sa présence et ses conseils sont déterminants dans les décisions que prend la Princesse tout au long du roman.

De plus, la reine dauphine exerce également une influence indirecte sur la Princesse de Clèves par le biais de ses propres actions et de ses relations avec d’autres personnages. Ses alliances et ses connexions politiques peuvent favoriser ou compromettre les intérêts de la Princesse et avoir un impact sur ses choix. La Princesse est consciente de cette influence et tient compte des implications politiques de ses actions, ce qui renforce l’importance de la relation entre les deux femmes.

L’influence de la reine dauphine sur la Princesse de Clèves se manifeste également dans ses réflexions intérieures et dans ses dilemmes moraux. La Princesse se sent redevable envers la reine dauphine et prend en considération ses conseils et ses attentes dans ses prises de décision. La présence de la reine dauphine agit comme une voix de la raison et de la responsabilité pour la Princesse, mais peut également être perçue comme une contrainte supplémentaire dans sa quête de bonheur personnel.

En somme, la relation entre la reine dauphine et la Princesse de Clèves est marquée par une dynamique d’influence et de conseil. La reine dauphine exerce une influence directe et indirecte sur les décisions de la Princesse, en tant que confidente, conseillère et médiatrice. Cette relation complexe met en lumière l’importance des relations interpersonnelles et des connexions politiques dans la vie des personnages, et souligne l’influence de la reine dauphine sur le parcours de la Princesse de Clèves.

III. Madame de Chartres : le modèle maternel et l’influence sur la Princesse de Clèves

A. le rôle de madame de chartres en tant que mère et mentor, 1. son éducation de la princesse de clèves.

Madame de Chartres occupe une place essentielle dans “La Princesse de Clèves” en tant que mère et mentor de la Princesse de Clèves. Son rôle est déterminant dans l’éducation et le développement de sa fille, et son influence se fait sentir tout au long du roman.

Tout d’abord, Madame de Chartres joue un rôle crucial dans l’éducation de la Princesse de Clèves. Elle est responsable de transmettre à sa fille les valeurs morales, les principes de vertu et les codes de conduite propres à la noblesse de l’époque. Madame de Chartres insiste sur l’importance de la réputation, de l’honneur et de la maîtrise de soi. Elle inculque à sa fille une éducation rigoureuse basée sur la vertu et la prudence, et la prépare ainsi aux défis et aux contraintes de la vie à la cour.

Ensuite, Madame de Chartres se positionne également en tant que mentor pour la Princesse de Clèves. Elle lui prodigue des conseils avisés et la guide dans ses choix. Elle est un modèle de droiture morale et de retenue, et encourage sa fille à suivre ces exemples. Sa sagesse et son expérience sont précieuses pour la Princesse, qui se tourne vers elle pour obtenir des éclaircissements sur les situations délicates auxquelles elle est confrontée.

De plus, Madame de Chartres est également la principale confidente de la Princesse de Clèves. La Princesse lui confie ses pensées les plus intimes, notamment ses émotions et ses tourments amoureux. Madame de Chartres écoute sa fille avec bienveillance et tente de la conseiller au mieux, même si elle est confrontée elle-même à des dilemmes complexes en raison de son passé.

L’éducation donnée par Madame de Chartres a un impact profond sur la Princesse de Clèves. La Princesse internalise les leçons de sa mère et tente de vivre selon les principes moraux qui lui ont été inculqués. Elle s’efforce d’être une femme vertueuse, respectueuse des conventions sociales et maîtresse de ses émotions, bien que cela devienne un défi face à ses sentiments pour le duc de Nemours.

La présence de Madame de Chartres dans la vie de la Princesse de Clèves se fait sentir même après sa mort, car les enseignements et les conseils qu’elle a prodigués continuent à guider les choix de sa fille.

En conclusion, Madame de Chartres joue un rôle central en tant que mère et mentor dans “La Princesse de Clèves”. Son éducation rigoureuse et ses conseils éclairés façonnent la Princesse et influencent ses décisions tout au long du roman. Madame de Chartres représente un modèle maternel et moral pour sa fille, et son influence se fait sentir dans la quête de vertu et de maîtrise de soi de la Princesse de Clèves.

2. Ses conseils et son influence sur les choix de sa fille

Les conseils et l’influence de Madame de Chartres sur les choix de sa fille, la Princesse de Clèves, sont d’une importance capitale dans le roman. Madame de Chartres guide la Princesse à travers ses conseils et ses réflexions, et son influence sur les décisions de sa fille est profonde.

Tout d’abord, Madame de Chartres insiste sur l’importance de la réputation et de l’honneur. Elle met en garde sa fille contre les dangers des passions et des liaisons amoureuses. Elle lui conseille de préserver sa réputation en évitant tout acte qui pourrait ternir son nom et celui de sa famille. Ces conseils sont ancrés dans la société de l’époque, où la réputation d’une femme noble était cruciale pour son mariage et sa position sociale.

En outre, Madame de Chartres encourage la Princesse à faire preuve de prudence et de retenue dans ses interactions avec les hommes. Elle lui rappelle constamment les contraintes et les dangers qui entourent les relations amoureuses à la cour. Elle la met en garde contre les risques d’infidélité, de scandale et de compromission de son mariage. Ses conseils visent à préserver la stabilité et l’intégrité de la vie de la Princesse.

De plus, Madame de Chartres joue un rôle crucial dans la décision de la Princesse de Clèves de garder son amour pour le duc de Nemours secret. Madame de Chartres est consciente des sentiments de sa fille pour le duc, mais elle l’encourage à garder le silence et à ne pas laisser ces sentiments influencer ses actions. Elle insiste sur l’importance de la maîtrise de soi et de la fidélité envers son mari, même si cela signifie réprimer ses émotions les plus profondes.

Les conseils de Madame de Chartres ont une influence déterminante sur les choix de la Princesse tout au long du roman. La Princesse prend en considération les enseignements de sa mère et tente de les suivre, même si cela lui cause une grande souffrance émotionnelle. Les conseils de Madame de Chartres contribuent à façonner les dilemmes moraux auxquels la Princesse est confrontée et influencent sa décision de garder son amour pour le duc de Nemours secret.

En résumé, les conseils et l’influence de Madame de Chartres sur les choix de sa fille, la Princesse de Clèves, sont essentiels dans le roman. Madame de Chartres guide sa fille en mettant l’accent sur la réputation, la prudence et la maîtrise de soi. Ses conseils contribuent aux dilemmes moraux auxquels la Princesse est confrontée et influencent sa décision de garder son amour secret. La présence et l’influence de Madame de Chartres persistent même après sa mort, ce qui souligne l’importance de son rôle dans la vie de la Princesse de Clèves.

B. L’héritage moral et éthique de Madame de Chartres

1. les valeurs inculquées à la princesse de clèves.

Madame de Chartres laisse un héritage moral et éthique durable à sa fille, la Princesse de Clèves. Les valeurs qu’elle inculque à sa fille sont fondamentales dans la formation de son caractère et influencent ses actions tout au long du roman.

Tout d’abord, Madame de Chartres met l’accent sur la vertu et la moralité. Elle enseigne à sa fille l’importance de mener une vie vertueuse, basée sur l’intégrité, l’honnêteté et la droiture morale. Elle insiste sur la nécessité de respecter les normes sociales et de se conformer aux attentes de la noblesse. La Princesse de Clèves internalise ces valeurs et s’efforce de les respecter, même lorsque cela implique des sacrifices personnels.

Ensuite, Madame de Chartres transmet à sa fille l’idée de la maîtrise de soi. Elle lui apprend à contrôler ses émotions et à ne pas se laisser emporter par ses passions. La Princesse de Clèves est éduquée dans l’idée que la maîtrise de soi est essentielle pour préserver sa réputation, sa dignité et son intégrité. Cette leçon devient une source de conflit intérieur pour la Princesse lorsqu’elle se retrouve déchirée entre ses sentiments amoureux et ses devoirs envers son mari.

De plus, Madame de Chartres met en garde la Princesse contre les dangers des relations amoureuses à la cour. Elle l’avertit des risques d’infidélité, de scandale et de compromission de son mariage. Elle encourage sa fille à rester fidèle à son mari, même si cela signifie renoncer à ses propres désirs et passions. La Princesse de Clèves porte ces enseignements avec elle, ce qui influence ses décisions et ses choix tout au long de l’histoire.

Les valeurs inculquées par Madame de Chartres à sa fille continuent d’exercer une influence sur la Princesse, même après la mort de sa mère. Les leçons de vertu, de maîtrise de soi et de fidélité demeurent ancrées dans son esprit, ce qui la pousse à prendre des décisions qui sont conformes à ces valeurs.

En conclusion, Madame de Chartres laisse un héritage moral et éthique durable à sa fille, la Princesse de Clèves. Les valeurs de vertu, de maîtrise de soi et de fidélité sont profondément ancrées dans l’éducation donnée par Madame de Chartres. Ces valeurs influencent les choix et les actions de la Princesse tout au long du roman, et son héritage moral continue de la guider même après la disparition de sa mère.

2. L’impact de ces valeurs sur les décisions et les actions de la Princesse

Les valeurs transmises par Madame de Chartres ont un impact profond sur les décisions et les actions de la Princesse de Clèves tout au long du roman. La Princesse porte en elle cet héritage moral et éthique, ce qui la pousse à agir en accord avec ces valeurs, malgré les défis et les dilemmes auxquels elle est confrontée.

Tout d’abord, l’importance accordée à la vertu et à la moralité influence les choix de la Princesse. Elle cherche à maintenir sa réputation intacte et à préserver son honneur en évitant tout acte qui pourrait ternir son nom et celui de sa famille. Cette préoccupation constante de sa réputation la pousse à prendre des décisions prudentes et réfléchies, en tenant compte des conséquences morales de ses actions.

De plus, la Princesse de Clèves est profondément imprégnée de l’idée de la maîtrise de soi, enseignée par Madame de Chartres. Malgré les sentiments amoureux qu’elle développe envers le duc de Nemours, elle lutte pour garder ses émotions sous contrôle. Elle s’efforce de réprimer ses désirs, conscients des conséquences que cela pourrait avoir sur sa réputation et sur son mariage. Cette lutte interne entre ses sentiments et son sens du devoir est une manifestation directe de l’impact des valeurs inculquées par Madame de Chartres.

En outre, la Princesse de Clèves est guidée par l’idée de fidélité envers son mari, une valeur chère à Madame de Chartres. Même si elle éprouve une profonde affection pour le duc de Nemours, elle s’efforce de rester fidèle à son époux. Cette fidélité est le résultat direct de l’éducation reçue de sa mère, qui mettait en garde contre les dangers de l’infidélité et des liaisons extraconjugales.

Cependant, ces valeurs morales peuvent aussi se heurter à ses désirs et à ses émotions, générant des conflits internes intenses pour la Princesse. Sa lutte pour concilier ses devoirs et ses passions donne lieu à des situations complexes et à des prises de décision déchirantes. L’influence de Madame de Chartres se fait alors ressentir dans les moments où la Princesse doit choisir entre suivre les valeurs qui lui ont été inculquées ou succomber à ses sentiments.

En conclusion, les valeurs transmises par Madame de Chartres ont un impact profond sur les décisions et les actions de la Princesse de Clèves. La vertu, la maîtrise de soi et la fidélité sont des principes qui la guident tout au long du roman. Bien que ces valeurs puissent parfois entrer en conflit avec ses désirs et ses émotions, elles restent des repères moraux essentiels pour la Princesse, reflétant l’influence durable de l’éducation donnée par sa mère.

IV. Les femmes comme objets de désir et de rivalité

A. les autres femmes dans le regard des hommes, 1. la rivalité entre la princesse de clèves et la duchesse de valentinois.

Dans “La Princesse de Clèves”, les femmes sont souvent perçues comme des objets de désir et de rivalité aux yeux des hommes. L’une des relations les plus marquantes qui illustre cette dynamique est la rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois.

La duchesse de Valentinois est une figure séduisante et courtisée à la cour. Elle incarne la séduction et la coquetterie, et sa beauté captive l’attention des hommes. Elle est également consciente de son pouvoir sur eux et utilise ses charmes pour attirer leur attention. Son aura de mystère et de séduction crée une rivalité entre elle et la Princesse de Clèves.

La Princesse de Clèves, quant à elle, est une femme vertueuse et réservée. Elle est mariée au prince de Clèves, mais elle est également attirée par le duc de Nemours. La présence de la duchesse de Valentinois agit comme un catalyseur pour intensifier les sentiments amoureux de la Princesse envers le duc. La duchesse devient ainsi un objet de comparaison et de rivalité pour la Princesse.

Cette rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois se manifeste dans leurs interactions à la cour. La Princesse ressent une certaine jalousie envers la duchesse, qui semble posséder une aisance et une confiance qui lui font défaut. La duchesse, de son côté, sait que la Princesse est également attirée par le duc de Nemours et joue de cette rivalité pour attiser les tensions entre eux.

Les hommes, quant à eux, jouent un rôle important dans cette dynamique. Ils perçoivent les femmes comme des objets de désir et de rivalité, et leurs regards et leurs attentions contribuent à alimenter cette compétition entre elles. Les actions des hommes, notamment celles du duc de Nemours, renforcent cette rivalité en créant des situations de séduction et en suscitant des désirs contradictoires chez les femmes.

En conclusion, la rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois illustre la façon dont les femmes sont perçues comme des objets de désir et de rivalité aux yeux des hommes. La beauté, la séduction et la compétition entre elles sont des éléments centraux de cette relation. Cette rivalité témoigne des tensions et des complexités des relations entre les femmes à la cour, mais aussi de la manière dont elles sont souvent réduites à des rôles de séduction et de rivalité dans l’imaginaire masculin.

2. L’influence des femmes sur les actions des hommes

Dans “La Princesse de Clèves”, les femmes ont une influence significative sur les actions des hommes. Elles exercent un pouvoir de séduction et de manipulation qui façonne les choix et les comportements masculins.

Tout d’abord, la duchesse de Valentinois est un exemple frappant de l’influence des femmes sur les hommes. Sa beauté et son charme captivent l’attention des hommes à la cour. Elle joue de son pouvoir de séduction pour attirer les hommes, notamment le duc de Nemours. Son influence sur lui est évidente, car il se trouve attiré par elle et est prêt à s’engager dans des jeux de séduction. La présence de la duchesse influence donc directement les actions et les choix du duc de Nemours.

De même, la Princesse de Clèves exerce une influence considérable sur les actions du duc de Nemours. Son attitude réservée et son charme intriguant attirent l’attention du duc, qui se sent de plus en plus attiré par elle. Les sentiments de la Princesse envers le duc influencent également ses propres actions. Elle est tiraillée entre ses désirs et ses valeurs morales, ce qui a une incidence directe sur sa relation avec le duc.

En outre, la reine dauphine, bien qu’elle ne soit pas directement impliquée dans des relations amoureuses, exerce une influence politique sur les hommes de la cour. Son rôle de figure de pouvoir et d’influence politique lui permet d’influencer les décisions et les actions des hommes, notamment du roi et des courtisans. Ses manœuvres politiques et sa capacité à manipuler les situations ont un impact significatif sur l’intrigue et les relations entre les personnages.

Ces exemples démontrent que les femmes dans “La Princesse de Clèves” ne sont pas simplement des objets passifs, mais qu’elles ont un pouvoir d’influence sur les actions et les choix des hommes. Leur séduction, leur charme et leur manipulation ont un impact considérable sur les dynamiques relationnelles et les décisions prises par les hommes.

En conclusion, les femmes dans “La Princesse de Clèves” exercent une influence considérable sur les actions des hommes. Leur pouvoir de séduction, leur charme et leur manipulation façonnent les choix et les comportements masculins. Que ce soit par leur présence captivante, leurs jeux de séduction ou leur influence politique, les femmes jouent un rôle actif dans l’orientation de l’intrigue et des relations entre les personnages masculins.

B. Les conséquences des rivalités féminines

1. les tensions et les conflits générés.

Les rivalités féminines dans “La Princesse de Clèves” ont des conséquences significatives, générant des tensions et des conflits entre les personnages féminins du roman.

Tout d’abord, la rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois crée une atmosphère de tension à la cour. La présence de la duchesse, qui incarne la séduction et la coquetterie, suscite la jalousie et la méfiance chez la Princesse. Cette rivalité crée un climat de compétition entre elles, alimenté par les regards et les attentions des hommes de la cour. Les tensions entre les deux femmes sont palpables et contribuent à une atmosphère de méfiance et d’hostilité.

En outre, ces rivalités féminines ont un impact sur les relations amoureuses et les interactions entre les personnages masculins. Les rivalités entre les femmes, telles que celle entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois, influencent les actions et les choix des hommes, en particulier du duc de Nemours. Les tensions et les rivalités entre les femmes se transposent souvent dans les relations amoureuses, créant des situations complexes et des conflits d’intérêts.

De plus, les rivalités féminines peuvent également conduire à des actions destructrices. La jalousie et la compétition peuvent pousser les personnages à prendre des mesures drastiques pour défendre leur position ou pour nuire à leurs rivales. Par exemple, la Princesse de Clèves, dans un moment de frustration et de désespoir, révèle les sentiments du duc de Nemours à la duchesse de Valentinois, ce qui entraîne des conséquences dramatiques pour tous les personnages impliqués.

Ces tensions et conflits générés par les rivalités féminines reflètent les réalités sociales et politiques de l’époque. À la cour, les femmes étaient souvent en compétition pour l’attention des hommes et pour maintenir ou améliorer leur position sociale. Les rivalités féminines servaient également à renforcer les normes sociales et les attentes de la noblesse.

En conclusion, les rivalités féminines dans “La Princesse de Clèves” ont des conséquences significatives, générant des tensions et des conflits entre les personnages féminins du roman. Ces rivalités influencent les relations amoureuses et les interactions entre les personnages masculins, créant une atmosphère de compétition et de méfiance. Les rivalités peuvent également conduire à des actions destructrices, mettant en évidence les conséquences tragiques de la jalousie et de la rivalité. Ces tensions reflètent les réalités sociales et politiques de l’époque, où les femmes étaient souvent en compétition pour maintenir leur position sociale et leur statut à la cour.

2. L’impact de ces rivalités sur l’évolution de l’intrigue

Les rivalités féminines dans “La Princesse de Clèves” ont un impact profond sur l’évolution de l’intrigue du roman. Elles contribuent à créer des tensions dramatiques et à façonner les choix et les actions des personnages, tant féminins que masculins.

Tout d’abord, les rivalités féminines alimentent les conflits amoureux et les dilemmes auxquels la Princesse de Clèves est confrontée. La rivalité entre la Princesse et la duchesse de Valentinois pour l’attention du duc de Nemours crée un triangle amoureux complexe. Les sentiments partagés entre les personnages et les désirs contradictoires engendrent des conflits internes intenses, générant une tension dramatique tout au long de l’intrigue.

En outre, ces rivalités ont un impact sur les décisions prises par les personnages. La Princesse de Clèves, poussée par sa rivalité avec la duchesse, prend la décision de révéler les sentiments du duc de Nemours à cette dernière. Cette action a des conséquences dramatiques, car elle provoque une série d’événements qui conduisent à la tragédie finale du roman. Ainsi, les rivalités féminines agissent comme des catalyseurs pour l’évolution de l’intrigue, créant des retournements de situation et des rebondissements qui façonnent le dénouement de l’histoire.

De plus, les rivalités féminines révèlent les enjeux de pouvoir et de statut à la cour. Les femmes se battent pour maintenir ou améliorer leur position sociale, et ces rivalités servent à renforcer les normes sociales de l’époque. La compétition entre les femmes pour l’attention des hommes est également liée à la question de la réputation et de l’honneur, des thèmes centraux du roman. Ainsi, les rivalités féminines soulignent les enjeux sociaux et les contraintes qui pèsent sur les femmes de la cour.

En conclusion, les rivalités féminines ont un impact significatif sur l’évolution de l’intrigue dans “La Princesse de Clèves”. Elles créent des tensions dramatiques, influencent les choix et les actions des personnages, et contribuent à façonner le déroulement de l’histoire. Les rivalités révèlent les conflits amoureux et les dilemmes auxquels les personnages sont confrontés, tout en mettant en lumière les enjeux de pouvoir et de statut à la cour. Ces rivalités constituent un élément clé de l’intrigue, contribuant à la complexité émotionnelle et aux retournements de situation qui font la force de ce roman classique.

V. Conclusion

A. synthèse des rôles féminins explorés dans le roman.

Dans “La Princesse de Clèves”, de Madame de Lafayette, plusieurs rôles féminins sont explorés, offrant une vision riche et nuancée de la condition des femmes à l’époque de la noblesse française. La Princesse de Clèves incarne la femme soumise aux conventions sociales et aux pressions de la noblesse, tandis que la reine dauphine représente une figure de pouvoir et d’influence politique. Madame de Chartres joue le rôle de mère et de mentor, transmettant des valeurs morales à sa fille. Les rivalités féminines, notamment celle entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois, génèrent des tensions et des conflits qui façonnent l’intrigue.

B. Bilan de leur influence sur l’histoire et sur la Princesse de Clèves

Ces différents rôles féminins ont une influence significative sur l’histoire et sur la Princesse de Clèves elle-même. La Princesse, en tant que femme soumise aux conventions sociales, est confrontée à des attentes et des pressions qui la poussent à prendre des décisions difficiles. La reine dauphine exerce une influence politique et joue un rôle déterminant dans les intrigues de la cour. Madame de Chartres, en tant que mère et mentor, guide les choix de la Princesse et lui transmet des valeurs morales. Les rivalités féminines créent des tensions et des conflits qui influencent l’évolution de l’intrigue et les décisions des personnages.

C. Ouverture sur l’héritage de “La Princesse de Clèves” et son impact dans la littérature féminine

“La Princesse de Clèves” a laissé un héritage durable dans la littérature féminine. En tant que l’un des premiers romans psychologiques et l’un des premiers romans écrits par une femme, il a ouvert la voie à une exploration plus approfondie des expériences et des émotions des femmes dans la littérature. Le roman a également contribué à la représentation des femmes en tant que protagonistes complexes et nuancées, capables de prendre des décisions qui façonnent leur propre destin. Son exploration des contraintes sociales et des pressions exercées sur les femmes reste pertinente aujourd’hui et continue d’influencer la littérature contemporaine.

En conclusion, “La Princesse de Clèves” offre une vision riche et complexe des rôles féminins, explorant la condition des femmes à l’époque de la noblesse française. Ces différents rôles influencent l’histoire et la Princesse de Clèves, démontrant l’impact des conventions sociales, du pouvoir politique, de l’éducation maternelle et des rivalités féminines sur les choix et les actions des femmes. L’héritage du roman réside dans son influence sur la littérature féminine, ouvrant la voie à une exploration plus approfondie des expériences féminines et à une représentation plus nuancée des femmes dans la littérature.

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Exemples d'introductions pour une dissertation sur La Princesse de Clèves (La Fayette)

Épreuve contournable des études littéraires françaises, la dissertation n'en reste pas moins un exercice périlleux pour bon nombre d'élèves. En effet, cet exercice requiert une phase d'analyse qui constitue une étape clé dans la compréhension intrinsèque du sujet étudié, qu'il s'agisse d'un commentaire de texte ou d'une question ouverte.

Exemples d'introduction pour une dissertation sur La Princesse de Clèves (La Fayette)

Credit Photo : Unknown author, Public domain, via Wikimedia Commons

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Ainsi, si dans les dissertations littéraires, le sujet à analyser est souvent clair, proposer une problématique concise et retranscrire par écrit ses réponses s'avèrent être un processus complexe. Le gros du travail consiste dès lors à construire un plan logique mettant en lumière les éléments de réponses apportés. En ce sens, la dissertation comporte 3 grands moments : 1) l'introduction 2) le contenu (axes d'analyse) 3) la conclusion.

Bien que trop souvent sous-estimée, l'introduction a une importance cruciale, car elle sert à dévoiler l'enjeu même de la dissertation.

Ayant un poids disproportionné dans la notation de la copie, cette étape se compose de 4 points fondamentaux. Tout d'abord, l'amorce du sujet (a) est une première approche et permet à la fois d'attirer l'attention du correcteur et de l'encourager à une lecture active. L'analyse des termes du sujet (b) vise ensuite à amener à la problématique (c), autrement dit à ce qui va être le paradoxe littéraire à dépasser. Enfin, l'annonce du plan (d) propose des axes de réponses à la question mise en évidence.

Par conséquent, si la dissertation est bien en soi, un exercice difficile, l'introduction concentre en réalité la plupart des enjeux fondamentaux de cette épreuve. Représentant le travail de réflexion déjà effectué, l'introduction reste avant tout un échantillon représentatif de toute la dissertation et conditionne en ce sens l'appréciation complète du correcteur.

Exemple n°1 : introduction sur l'importance littéraire de ce roman

En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme La Princesse de Clèves . Contant les aventures et drames à la cour des Valois dans les dernières années du règne de Henri II, ce roman intrigue par sa modernité. Considéré comme une oeuvre littéraire française de grande importance, ce roman marque l'origine du roman d'analyse, en mettant en lumière la psychologie de ces personnages dans un cadre historique clairement défini.

Il convient dès lors de se demander  : en quoi le récit de La Princesse de Clèves constitue-t-il un roman fondateur dans l'histoire de la littérature française ?

Nous verrons tout d ' abord que La Princesse de Clèves innove dans sa structure. Nous montrerons alors que si la structure évolue, Madame de L a Fayette crée une réelle rupture littéraire par le contenu de son oe uvre.

I - Un premier roman d'analyse 1)     Un roman historique 2)     Un roman emblématique du courant de la préciosité II - Un roman psychologique 1)     Des personnages confrontés à leurs passions dévorantes 2)     Un discours moraliste

Exemple n°2 : introduction sur l'importance de la psychologie dans l'oeuvre

En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme, un roman intitulé La Princesse de Clèves. En raison des thématiques abordées, le roman fait rapidement l'objet d'un vif débat littéraire dans la société du XVIIe siècle. En effet, le roman raconte les aventures amoureuses de Mademoiselle de Chartres , une toute jeune fille de 15 ans, partagée entre d'une part, son statut d'épouse du prince de Clèves et d'autre part, son attirance inavouable et socialement interdite pour le duc de Nemours . Sur fond d'histoire d'amour interdite, l'ensemble des personnages évolue au coeur de la cour des Valois, entre les mois d'octobre 1558 et de novembre 1559, autrement dit au temps du roi Henri II. Ce roman met ainsi en évidence un problème complexe, celui de la confrontation entre l'individu, la morale et la société.

Face à ce constat, il convient dès lors de se demander  : en quoi le récit de La Princesse de Clèves constitue-t-il un roman psychologique entièrement novateur dans l'histoire de la littérature française ?

Nous verrons tout d ' abord que La Princesse de Clèves met en valeur l ' individu à travers la description des passions de ces personnages. Nous montrerons cependant que si le récit accorde une place majeure à l ' individu, Madame de L a Fayette n ' en oublie pas pour autant le poids encore important de la société de son temps. I - L'individu ou la description des passions des personnages 1)     La mise en avant de la passion amoureuse 2)     Les combats intérieurs des personnages : entre morale et introspection II - La société ou l'existence d'un roman historique 1)     Le monde de la cour : entre illusions, apparences et faux-semblants 2)     Le poids de la religion dans les mentalités de l'époque

Exemple n° 3 : introduction sur l'importance du caractère historique de l'oeuvre

En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme, un roman intitulé La Princesse de Clèves. En raison des thématiques abordées, le roman fait l'objet d'un vif débat littéraire dans la société du XVIIe siècle et devient rapidement une oeuvre littéraire française de grande importance. En effet, le roman raconte les aventures amoureuses de Mademoiselle de Chartres, une toute jeune fille de 15 ans, partagée entre d'une part, son statut d'épouse du prince de Clèves et d'autre part, son attirance inavouable et socialement interdite pour le duc de Nemours. Sur fond d'histoire d'amour interdite, l'ensemble des personnages évolue au coeur de la cour des Valois, entre les mois d'octobre 1558 et de novembre 1559, autrement dit au temps du roi Henri II. Intriguant par sa modernité, ce roman marque ainsi l'origine du roman d'analyse et met en lumière la psychologie de ces personnages dans un cadre historique clairement défini.

Face à ce constat, il convient dès lors de se demander  : en quoi le récit de La Princesse de Clèves constitue-t-il un roman historique entièrement novateur dans l'histoire de la littérature française ?

Nous verrons tout d ' abord que La Princesse de Clèves est un roman reposant sur des éléments historiques réels. Nous étudierons ensuite la manière dont Madame de La Fayette inscrit son roman dans un style et un courant littéraire déjà connus. Enfin, nous montrerons que si ce récit accorde une place secondaire aux personnages historiques, Madame de La Fayette met cependant, l ' accent sur les influences dogmatiques de son époque, partagée entre mouvement janséniste et libertin .

I - Un roman aux éléments historiques marqués 1)     La mise en avant de personnes historiques du temps du roi Henri II 2)     La représentation d'une époque : la vie à la cour II - Un roman aux influences littéraires marquées 1)     Un roman classique… 2)      … qui s'inscrit dans le courant de la préciosité III - Un roman aux influences dogmatiques marquées 1)     Le poids de la religion dans les mentalités de l'époque : le mouvement janséniste 2)     L'apparition du libertinage : un contre-mouvement

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LA PRINCESSE DE CLÈVES : personnages et résumé et analyse

la princesse de clèves

Quelle est la morale de la Princesse de Clève s ?

La Princesse de Clèves est un roman de Madame de Lafayette publié en 1678. Il décrit les intrigues de la cour française du XVIe siècle, en particulier la vie de la jeune veuve, la Princesse de Clèves, et de son mari, le Prince de Clèves.

La morale principale de ce roman est que les choix que nous faisons dans la vie ont des conséquences durables, et que les actions passées peuvent affecter notre avenir. Le roman souligne également l’importance de l’honnêteté et de la fidélité dans les relations, ainsi que la nécessité de faire preuve de retenue dans nos désirs et nos passions.

Plus précisément, la Princesse de Clèves met en garde contre les dangers de la passion amoureuse et des choix impulsifs qui peuvent mener à la trahison et à la douleur émotionnelle. En choisissant de ne pas succomber à ses sentiments pour le duc de Nemours et en restant fidèle à son mari, la Princesse de Clèves montre l’importance de la moralité et de l’intégrité dans les relations.

En fin de compte, la morale de la Princesse de Clèves est que la vertu, la loyauté et la prudence sont des qualités importantes pour réussir dans la vie et atteindre la paix intérieure.

Quels sont les thèmes principaux de la princesse de Clèves ?

Le roman La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette aborde plusieurs thèmes importants, notamment :

  • L’amour et la passion : Le roman explore la question de l’amour et de la passion, en particulier la manière dont les personnages sont affectés par ces sentiments et comment cela peut conduire à des choix difficiles.
  • La morale et la vertu : La Princesse de Clèves souligne l’importance de la moralité et de la vertu dans les relations, notamment la loyauté, l’honnêteté et la fidélité.
  • La société et la cour : Le roman offre une critique de la société française du XVIe siècle, en particulier de la cour royale, en soulignant les intrigues, les rivalités et les pressions auxquelles sont confrontés les personnages.
  • Les femmes et leur place dans la société : La Princesse de Clèves met en lumière la situation des femmes dans la société de l’époque, leur manque d’autonomie et leur dépendance des hommes, ainsi que les pressions et les attentes qui leur sont imposées.
  • Les choix et les conséquences : Le roman souligne l’importance des choix que nous faisons dans la vie et les conséquences durables qu’ils peuvent avoir, ainsi que la manière dont les actions passées peuvent affecter notre avenir.
  • La quête de soi et de la vérité : La Princesse de Clèves explore la quête de soi et de la vérité, en particulier la manière dont les personnages cherchent à comprendre leurs propres motivations et à prendre des décisions en accord avec leur conscience.

En somme, La Princesse de Clèves est un roman complexe et riche en thèmes qui offre une réflexion sur la nature humaine, la société et les relations, et continue d’être une œuvre importante de la littérature française.

Qui sont les personnages dans la princesse de Clèves ?

Voici un tableau des personnages principaux de « La Princesse de Clèves » avec leurs caractéristiques physiques et morales :

Il est important de noter que les personnages ont des traits de personnalité complexes et nuancés qui évoluent tout au long de l’histoire. Ce tableau ne représente qu’un bref aperçu de leurs caractéristiques principales.

Pourquoi la princesse de Clèves est un roman d’analyse ?

La Princesse de Clèves est souvent considérée comme un roman d’analyse car il se concentre davantage sur la psychologie et les motivations des personnages que sur l’intrigue elle-même. Le roman examine les pensées et les émotions des personnages, en particulier de la Princesse de Clèves, pour montrer comment ils sont influencés par les pressions sociales, les désirs et les passions.

Le roman explore les dilemmes moraux et émotionnels auxquels sont confrontés les personnages, notamment la Princesse de Clèves, qui doit choisir entre ses obligations envers son mari et ses sentiments pour le duc de Nemours. Le roman analyse en profondeur les pensées et les sentiments de la Princesse, en montrant comment elle lutte pour comprendre ses propres motivations et faire face aux conséquences de ses actions.

De plus, La Princesse de Clèves est un roman qui explore les enjeux psychologiques et sociaux de son époque, en particulier les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes de la noblesse, leur manque d’autonomie et les pressions auxquelles elles sont soumises.

En somme, La Princesse de Clèves est un roman d’analyse car il se concentre sur la psychologie et les motivations des personnages, en explorant les dilemmes moraux et émotionnels auxquels ils sont confrontés, et offre une réflexion sur les enjeux psychologiques et sociaux de son époque.

Qui est le père du prince de Clèves ?

Le père du prince de Clèves n’est pas mentionné dans le roman « La Princesse de Clèves » écrit par Madame de Lafayette. En effet, le roman se concentre sur la vie de la Princesse de Clèves, son mari le prince de Clèves et leur entourage à la cour du roi Henri II.

Cependant, dans l’histoire réelle, le prince de Clèves était un personnage historique, Louis de Bourbon, premier prince de Condé, né en 1530 et mort en 1569. Son père était François de Bourbon, comte d’Enghien et prince de Condé, un important noble français de l’époque. Cependant, il est important de noter que le roman de Madame de Lafayette est une œuvre de fiction et qu’elle a pris certaines libertés artistiques pour créer ses personnages.

Quels personnages meurent dans la princesse de Clèves ?

Dans « La Princesse de Clèves » de Madame de Lafayette, deux personnages décèdent :

  • Mme de Chartres : La mère de la Princesse de Clèves décède au début du roman. Sa mort a une grande influence sur la vie de sa fille et la façon dont elle se comporte à la cour.
  • Le prince de Clèves : À la fin du roman, le prince de Clèves meurt après avoir appris l’amour de sa femme pour le Duc de Nemours. Cette révélation lui brise le cœur et il meurt peu de temps après.

Il est important de noter que les morts dans ce roman ne sont pas causées par des actions dramatiques ou violentes, mais plutôt par des événements plus subtils et émotionnels qui ont un impact profond sur les personnages.

Comment s’appelle le prince de Clèves ?

Le prince de Clèves est un personnage important dans le roman « La Princesse de Clèves » de Madame de Lafayette, mais son prénom n’est jamais mentionné dans le livre. En effet, le roman se concentre davantage sur les sentiments et les émotions des personnages plutôt que sur leurs noms ou titres.

Le prince de Clèves est souvent simplement appelé « le prince » dans le roman, et il est décrit comme un homme respectable et fidèle à sa femme, la Princesse de Clèves. Il est également présenté comme un personnage d’une certaine importance à la cour du roi Henri II, mais sa personnalité et son caractère sont moins explorés que ceux de la Princesse de Clèves et du Duc de Nemours.

La distribution des personnages à l’intérieur de l’intrigue

  • Les protagonistes
  • Mme de Clèves : personnage fictif, elle incarne les valeurs contradictoires de la société du XVIIè.
  • M. de Clèves : personnage historique très modifié. Il incarne la dimension tragique de la passion.

M. et Mme de Clèves partagent la même fragilité, le même désir d’absolu qui compromettent leurs chances de survie dans cette société où tout sentiment est étouffé.

  • M. de Nemours : il incarne l’expérience de la vie, la maturité et le désir.
  • L’entourage des protagonistes
  • les opposants à la passion : Mme de Chartres et M. de Nevers, qui ont un rôle parallèle et opposé. Ils représentent la conservation de l’ordre moral et social.
  • les aides : volontaires, la reine dauphine et le vidame de Chartres ; involontaire, Mme de Mercœur, sœur du duc de Nemours.
  • les détenteurs de l’information (ils la font circuler à l’intérieur de la cour) : outre la reine dauphine et le vidame déjà cités, Chastelart et d’Anville.
  • les rivaux de Nemours : le maréchal de Saint-André et le chevalier de Guise, amoureux de Mme de Clèves.
  • Les doubles symboliques
  • les personnages exemplaires : – Mme de Thémines (positif)

– Mme de Tournon (négatif)

  • Elisabeth de France avec Philippe II, contre son gré.
  • Madame, sœur du roi, avec le duc de Savoie, selon son désir.

Le mode de fonctionnement du pouvoir

  • Au centre du pouvoir se trouve un roi, gouverné par une femme : François Ier et Mme d’Étampes, Henri II et Diane de Poitiers, François II et Catherine de Médicis.
  • Deux clans rivaux se disputent les faveurs de cette femme toute-puissante pour accéder au pouvoir :
  • Les Montmorency : le connétable, son fils d’Anville, et leur alliés (le prince de Condé, le roi de Navarre, le duc de Nevers, père du prince de Clèves). D’Anville est marié à Mlle de La Marck, petite-fille de Diane de Poitiers.
  • Les Guise : le duc de Guise, le chevalier de Guise et le cardinal de Lorraine (3 frères), Marie Stuart, leur nièce, et leurs alliés (la famille de Chartres, donc Mme de Clèves). Le duc d’Aumale, frère du duc de Guise a épousé une fille de Diane de Poitiers. Ils ont par ailleurs l’appui de Catherine de Médicis.

Remarques : les deux clans rivaux ont des alliances par mariage avec Diane de Poitiers, mais elle hait les Guise à cause de leurs liens avec la reine, Catherine de Médicis ; le prince et la princesse de Clèves, par les intérêts de leurs familles, appartiennent aux deux clans opposés.

  • Première partie : la rencontre (fin 1558)
  • Tableau de la cour d’Henri II

Le roman débute par un tableau brillant de la cour d’Henri II et une succession de portraits des grands personnages qui la composent. Derrière les fastes et les jeux se profilent de nombreuses intrigues amoureuses ou politiques. La cour est divisée en deux clans : d’un côté celui de la maîtresse du roi, la duchesse de Valentinois, et des Montmorency ; de l’autre celui de la reine, Catherine de Médicis, et des Guise. En toile de fond les négociations de la paix de Cercamp s’accompagnent de mariages princiers avec l’Espagne et la Savoie. On parle également d’un projet

de mariage entre Elisabeth, reine d’Angleterre, et le duc de Nemours.

  • Mariage de Mlle de Chartres et du prince de Clèves

Une beauté de quinze ans fixe sur elle l’attention de la cour. Sa mère Mme de Chartres lui a inculqué l’amour de la vertu et lui a peint les dangers de la galanterie 1 . Le jeune prince de Clèves la rencontre chez un joaillier et tombe passionnément amoureux d’elle sans connaître son rang. Diverses intrigues et volontés s’opposent à leur mariage mais, après la mort de son père, le prince est libre d’épouser Mlle de Chartres bien que celle-ci n’ait pour lui que de l’estime sans amour.

  • La surprise de l’amour

Lors d’un bal, Mme de Clèves danse avec M. de Nemours qui est ébloui et ne tarde guère à renoncer à ses ambitions. Elle-même est surprise et troublée. Sa mère plus clairvoyante lui raconte l’histoire de la passion jalouse de la duchesse de Valentinois pour François Ier puis Henri II, exemple des désordres et des conséquences funestes de la galanterie : Mme de Clèves prend conscience de son amour pour Nemours par la jalousie qu’elle ressent à l’idée qu’il pourrait être attaché à la reine dauphine. La mort de sa mère, les dernières recommandations et mises en garde laissent la jeune femme désemparée. Elle prétexte son deuil pour se retirer à la campagne. Elle apprend alors la mort de Mme de Tournon. M. de Clèves va lui révéler la personnalité réelle de cette dernière.

  • Deuxième partie : les signes et la progression de passion (début 1559)
  • Deux exemples des méfaits de la passion

Histoire de Mme de Tournon : exemple de dissimulation et de duplicité. Veuve apparemment inconsolable, elle a mené de front deux intrigues avec Sancerre et Estouville, chacun ignorant qu’il avait un rival. À peine rentrée à Paris, Mme de Clèves apprend par la dauphine combien M. de Nemours étonne son entourage par son changement et son refus d’épouser Elisabeth d’Angleterre. Elle pressent le rôle qu’elle y joue et ses soupçons sont confirmés par l’aveu détourné que lui fait Nemours de ses sentiments. Consciente de son propre amour, l’héroïne s’efforce de ne pas en donner de signes et évite le duc. Mais les contraintes de la cour l’amènent à le rencontrer et à entendre des déclarations sans toujours pouvoir cacher son trouble. Un jour la dauphine lui raconte l’histoire d’Anne de Boulen et d’Henri VIII, exemple des fureurs de la jalousie.

  • Les signes de la passion

Alors que l’on achève chez la dauphine un nouveau portrait de Mme de Clèves, le duc de Nemours s’empare d’un plus ancien qui appartient au mari de l’héroïne. Celle-ci se rend compte de l’indélicatesse mais ne dit rien par peur du scandale mais aussi pour accorder une faveur discrète à Nemours. Celui-ci, lors des préparatifs d’un grand tournoi en l’honneur de la paix et des noces royales, tombe de cheval. On le croit grièvement blessé et Mme de Clèves ne peut s’empêcher de manifester de la frayeur. Ravi de ce témoignage indirect, que le chevalier de Guise a également perçu, le duc se remet immédiatement de sa chute.

  • Autour de la jalousie

Le même jour, on a apporté à la dauphine une lettre tombée de la poche de M. de Nemours. Elle la confie à Mme de Clèves pour la lire et lui en rendre compte. Arrivée chez elle, la princesse lit cette lettre de rupture d’une maîtresse qui accuse son amant d’infidélité et de dissimulation. Une violente jalousie secoue l’héroïne. Le vidame de Chartres, à qui cette lettre s’adresse en réalité, demande à Nemours de l’aider à la récupérer et pour le convaincre, lui raconte comment il est devenu le confident de la reine Catherine de Médicis tout en cachant à cette dernière son inclination pour Mme de Thémines.

  • Troisième partie : l’aveu (été 1559)
  • Un moment de bonheur

Le vidame finit son récit : la lettre est de Mme de Thémines qui a su sa liaison avec une femme d’importance secondaire. Il a rompu avec l’une et l’autre mais il craint la jalousie rétrospective de la reine, d’autant plus qu’il s’intéresse également à Mme de Martigues, amie de la dauphine dont la reine est jalouse. Nemours accepte d’aider le vidame dont l’histoire est un exemple des dangers de la galanterie. Reçu aigrement par la princesse, nouvelle marque d’intérêt, il réussit à la convaincre de son innocence en lui répétant le récit du vidame et en lui montrant un billet où l’on redemandait cette lettre à ce dernier. Il faut cependant rendre une lettre à la dauphine, le vidame a repris la

1 Galanterie : ce terme désigne dans tout le roman aussi bien le goût et l’art de la séduction que les aventures amoureuses elles-mêmes.

sienne. M. de Nemours et Mme de Clèves réécrivent cette lettre en un moment de liberté et de joyeuse complicité. La reine ne sera pas dupe de la supercherie.

  • L’aveu

Demeurée seule, la princesse se remémore ses sentiments passés, de la jalousie au soulagement d’être détrompée. Elle se sent vaincue et surmontée par une inclination qui l’entraîne malgré elle. Prise de remords, elle demande à son mari d’aller passer quelques jours dans leur château de Coulommiers. M. de Nemours se rend dans la même région. Arrivé par hasard dans le parc du château, il assiste, caché, à l’aveu que Mme de Clèves fait à son mari de la passion qu’elle éprouve, tout en protestant de son honnêteté et en lui demandant de la protéger. Partagé entre l’admiration pour la confiance témoignée et la jalousie, le prince de Clèves demande en vain à sa femme le nom de son rival. Celui-ci ne pourra s’empêcher de raconter cette scène extraordinaire au vidame, sans révéler le nom des protagonistes.

  • La discorde

De retour à Paris, M. de Clèves harcèle sa femme pour percer son secret et ses soupçons se portent sur M. de Nemours. Le vidame n’a pu se taire et la scène de l’aveu est rapportée à la dauphine qui en parle à Mme de Clèves en présence du duc de Nemours. Elle est persuadée que celui-ci est l’amant de l’histoire mais ne voit pas dans quel embarras elle met la princesse. Cette dernière accuse alors son mari d’avoir trop parlé qui s’indigne et lui fait les mêmes reproches. De son côté Nemours se désole de son indiscrétion. La troisième partie se termine sur les fêtes somptueuses en l’honneur du mariage de Madame, Elisabeth, fille du roi (à ne pas confondre avec Madame, Marguerite, sœur du roi) et de Philippe II d’Espagne. Lors d’un tournoi, où le duc porte des couleurs qui évoquent par leur symbolisme Mme de Clèves, Henri II est mortellement blessé.

  • Quatrième partie : le refus (dernier trimestre 1559-1560)
  • La jalousie de M. de Clèves

La nouvelle cour se met en place autour de François II, les Guise y deviennent tout-puissants. La duchesse de Valentinois est chassée. Nemours vient rendre visite à Mme de Clèves qui refuse de le recevoir. Cette attitude significative provoque une violente scène de jalousie de la part de M. de Clèves. Il part pour Reims, lieu du sacre du nouveau roi, alors que Mme de Clèves se réfugie à Coulommiers. Après la cérémonie, la cour se rend à Chambord. Le duc de Nemours prétexte des affaires à Paris pour aller auprès de Mme de Clèves, mais le prince le fait suivre.

  • Coulommiers

M. de Nemours arrive de nuit au château de la princesse. Il la surprend dans une rêverie délicieuse, entourée d’objets qui le concernent mais se sauve dès qu’elle l’aperçoit indistinctement au moment où il tente de pénétrer dans la pièce. Bouleversé par ce témoignage, le duc revient dans le parc la nuit suivante pour ne trouver que portes closes. Le lendemain il accompagne sa sœur chez la princesse qui écourte la visite.

  • La mort du prince de Clèves

Le rapport de l’espion apprend à M. de Clèves que M. de Nemours s’est rendu trois fois chez la princesse, dont deux de nuit. Le prince tombe malade, persuadé de l’infidélité de sa femme. Effrayée, celle-ci vient au chevet de son mari qui lui fait des reproches. Elle tente de se disculper mais il est trop tard. Mme de Clèves, rongée de remords, mène un grand deuil. Plusieurs mois plus tard, elle apprend que le duc passe ses journées à rêver en face de chez elle. Elle le rencontre même dans un jardin, si perdu dans ses pensées qu’il ne la voit pas. L’attitude du duc réveille en elle la passion la plus vive que combat le souvenir de son mari.

  • Le renoncement

M. de Nemours demande au vidame de lui arranger une entrevue avec la princesse. Une longue conversation montre les sentiments contradictoires de cette dernière, prise entre son amour, qu’elle accepte d’avouer, et la crainte d’y céder, qui est la plus forte. Elle se fonde principalement sur l’appréhension d’un futur hasardeux et malheureux. Elle part pour les Pyrénées, y tombe malade et, affaiblie, se retire chez des religieuses. Elle refuse d’y revoir M. de Nemours et même d’entendre parler de lui. La passion du duc s’éteindra et Mme de Clèves achèvera sa courte vie dans des occupations austères.

La dissertation littéraire en classe de première Sujet sur La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette D’après votre lecture de La Princesse de Clèves et des autres textes du parcours associé, les passions sont-­‐elles condamnables ? Vous répondrez à cette question dans un développement structuré. Votre travail s’appuiera sur l’œuvre de Mme de Lafayette, ainsi que sur les textes que vous avez étudiés en classe dans le cadre du parcours associé à cette œuvre.

Pourquoi ce sujet ? Parce les passions (et nous verrons qu’il y en a de diverses natures !) sont au cœur du roman de Mme de Lafayette. Elles sont à la source de toutes sortes de dérèglements, sur lesquels l’auteur porte manifestement un regard critique. Ce sujet permet également d’articuler au sein d’une réflexion les trois notions du parcours associé (individu, morale, société). La passion est en effet le plus souvent une expérience individuelle, qui peut conduire le sujet à entrer en conflit avec le devoir, avec certaines valeurs, notamment morales et spirituelles, qui peuvent être relayées ou non par la société.

Introduction

A travers leurs œuvres, les écrivains poursuivent volontiers une réflexion sur les passions humaines, notamment lorsque ces passions entrent en conflit avec les valeurs de la morale et de la religion, qui ont souvent un rôle structurant dans la société. Au XVIIe siècle notamment, les moralistes et les auteurs qui se rattachent à ce courant conduisent une analyse sans concession des passions. Ainsi, quel regard Mme de Lafayette, qui publie anonymement La Princesse de Clèves en 1678, porte-­‐t-­‐elle sur les passions ? Les passions font-­‐elles dans ce roman l’objet d’une condamnation explicite ? On peut rappeler pour commencer l’étymologie du terme qui constitue le cœur du sujet : le mot passion vient du latin passio, formé sur le participe passé du verbe déponent patior qui signifie souffrir, supporter, endurer. Avec une majuscule, ce terme s’utilise également pour faire référence au supplice qui accompagne la mort du Christ.

Originellement, la passion est ainsi associée à la souffrance, à un tourment sur lequel il n’est pas de prise possible. Mais le mot s’utilise aussi pour faire référence à un amour exalté et souvent exclusif pour une personne, une occupation ou une chose. Cette exaltation peut contribuer à développer les énergies du sujet qui l’éprouve, et le conduire à se découvrir lui-­‐même et à s’affirmer. Dans cette perspective, la passion peut être perçue positivement. La passion est donc une notion ambivalente, profondément liée à l’individualité du sujet, et l’on comprend aisément qu’elle se situe au cœur de nombreuses œuvres littéraires, notamment romanesques. La Princesse de Clèves se focalise ainsi sur l’analyse d’une passion brûlante entre deux personnages d’exception (par leur rang, leur beauté, leurs qualités intrinsèques…), qui doivent cependant dissimuler les sentiments qu’ils éprouvent à tous ceux qui les entourent. Si cette passion amoureuse occupe le premier plan de cette œuvre, d’autres types de passions sont également représentées (passion jalouse, passion du pouvoir, passion de la grandeur, de la gloire : comme le rappelle Jean-­‐Michel Delacomptée dans son essai justement titré Passions, La Princesse de Clèves est « le roman de tous les amours », « des amours vécus chaque fois sur un mode intense », exalté. Le pluriel du sujet qui nous est proposé se justifie ainsi pleinement. A travers ce roman, Mme de Lafayette poursuit une analyse critique de toutes ces passions, et notamment des tourments qui assaillent le personnage éponyme, partagé entre l’amour violent qu’elle éprouve pour le duc et son attachement à un certain nombre de valeurs, au premier rang desquelles la vertu. Cependant, est-­‐il possible de disqualifier totalement les passions, dans la mesure où celles-­‐ci sont intimement liées à l’appréhension de l’intériorité du sujet, qui constitue à partir de Mme de Lafayette un des objectifs du romancier ? Un romancier peut-­‐il assumer une condamnation complète des passions ? Nous montrerons que La Princesse de Clèves est indéniablement marquée par une conception négative des passions, qui fait écho à celle que développent d’autres œuvres à la même époque. Cependant, la passion ne saurait être totalement disqualifiée ni condamnée dans ce roman, dans la mesure où elle s’accompagne d’une découverte, voire d’une affirmation de soi. De sorte que finalement, l’œuvre nous invite à une réflexion ouverte sur la passion, bien éloignée des jugements moraux trop tranchés.

I. Une conception négative des passions

Mme de Lafayette, comme d’autres auteurs de son époque, présente les passions de manière très critique, en soulignant l’incapacité de la raison à les contrôler. Les passions sont par ailleurs associées à la souffrance, voire à la mort dans son roman. Seule la solitude de la retraite et de la méditation permettent ainsi d’échapper aux ravages causés par ces pulsions destructrices.

1) Une puissance irrésistible, qui échappe au contrôle de la raison

Dans La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette souligne que la passion est une force irrésistible, qui conduit les personnages les plus vertueux à perdre le contrôle d’eux-­‐ mêmes. Ainsi, Mme de Clèves, en dépit de l’éducation qu’elle a reçue et de la force morale qui la caractérise, peine à conserver la maîtrise de ses sentiments, de ses paroles, de son corps et de ses actes lorsqu’elle se trouve en présence du duc de Nemours. Des indices de son amour lui échappent malgré elle, comme en témoigne la scène où elle réécrit la lettre perdue de Mme de Thémines en compagnie du duc, dans la troisième partie du roman. La narratrice note alors que durant ces quelques heures « elle ne sentait plus que le plaisir de voir monsieur de Nemours ». Mais aussitôt après le départ du duc, lorsqu’elle se retrouve seule, elle revient « comme d’un songe » (p. 155-­‐156, édition « Le Livre de poche »), comparaison qui souligne clairement la part d’illusion que comportait le plaisir initial. Dès cet instant, les remords reviennent en force, et Mme de Clèves ne peut que constater son impuissance complète à dominer ses sentiments : « Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi : toutes mes résolutions sont inutiles (…). » (157) Le recours au style direct, dans ce soliloque, permet de mettre en évidence les conséquences de l’aliénation amoureuse. Quelques années plus tôt, dans ses Maximes (1665), La Rochefoucauld poursuivait également un réquisitoire sévère contre les passions. Recourant à la brièveté et à l’efficacité caractéristiques de l’aphorisme, il note par exemple dès la première page de son ouvrage que « la passion fait souvent un fou du plus habile homme » (maxime 5). Rappelons que Mme de Lafayette et La Rochefoucauld, qui entretiennent des liens d’amitié étroits, sont tous deux marqués par l’influence d’un mouvement spirituel très important au XVIIe siècle, le jansénisme, qui présente l’homme comme une créature pleine de faiblesses, qu’une raison défaillante rend particulièrement vulnérable aux atteintes de la passion. Mme de Lafayette est notamment une fervente lectrice des

Pensées de Pascal (dans l’édition de Port-­‐Royal qui paraît en 1670), qui associe passion et aveuglement.

2) Une cause de souffrances et de destruction

La passion est également condamnable dans la mesure où elle est cause de souffrances infinies. Ainsi, à l’exception de quelques brefs moments de répit, passés en compagnie du duc, la princesse apparaît sans cesse en proie aux tourments dans le roman de Mme de Lafayette. Un paroxysme de souffrance est atteint lorsqu’elle découvre la lettre de Mme de Thémines, qu’elle pense adressée au duc. Après avoir relu plusieurs fois cette lettre « sans savoir néanmoins ce qu’elle avait lu » tant elle est troublée, la princesse se laisse gagner par un profond désespoir, notamment parce qu’elle vient de laisser paraître des marques de sa passion à un homme qu’elle juge désormais infidèle, et donc indigne d’être aimé. « Jamais affliction n’a été si piquante et si vive » (p. 132), note sobrement la narratrice. Bien que Nemours parvienne ensuite à se disculper (il n’est pas le destinataire de la lettre !), cet épisode reste profondément ancré dans la mémoire de la princesse, et justifie en partie son refus d’épouser le duc à la fin du roman. Et que dire du désespoir du prince de Clèves, qui se laisse littéralement mourir de chagrin après avoir découvert la passion de son épouse pour un autre homme que lui ! La passion est ainsi associée aux tourments de la jalousie, et à une souffrance qui peut être proprement mortelle. En guise d’ouverture à d’autres textes qui pourraient figurer dans le parcours associé, on peut songer à l’analyse très pessimiste que Proust accomplit de la jalousie amoureuse, notamment dans Un amour de Swann. Bien que Swann n’éprouve pas un amour sincère pour Odette, il est néanmoins rongé par la jalousie, dès le début de la relation qu’il entretient avec la jeune femme, au point que ce sentiment prend rapidement le pas sur le reste, et devient chez le personnage une véritable obsession, un cancer « qui n’est plus opérable »… Tout cela pour une femme qui n’était « même pas son genre », comme le comprend un peu tard Swann… Dans les dernières lignes de l’œuvre, le personnage souligne ainsi lui-­‐même, pour le regretter, qu’il a « gâché des années de sa vie, qu’il a voulu mourir, qu’il a eu son plus grand amour, pour une femme qui ne lui plaisait pas… »

Cette analyse sans concession de la jalousie souligne, comme chez Mme de Lafayette, à quel point la passion peut être destructrice.

3) La promotion de la retraite et de la solitude

Ainsi, pour Mme de Lafayette comme pour d’autres auteurs, il est impossible de lutter contre la passion. Seules la retraite et la méditation solitaire permettent un retour à la sérénité. Dans le roman de 1678, la princesse tente à plusieurs reprises de fuir la présence de l’homme qu’elle aime, en suppliant son mari de la laisser se retirer dans leur domaine de Coulommiers. Mme de Clèves a ainsi parfaitement conscience qu’il lui faut « (s)’arracher de la présence de monsieur de Nemours », ce qui la conduit à faire l’aveu partiel de ses sentiments à son mari. Plus largement, Mme de Lafayette souligne le dégoût de son personnage pour l’agitation de la cour, pour les multiples intrigues galantes qui s’y trament sans cesse, souvent associées à des querelles de pouvoir. Elle qui a été élevée loin de la cour aspire très rapidement à prendre ses distances avec cet univers corrompu, où l’on songe toujours à « s’élever, à plaire, à servir ou à nuire » (p. 59). Cet éloignement lui paraît d’autant plus nécessaire que cette société refermée sur elle-­‐ même, ce huis clos que constitue la cour est sans cesse aux aguets des faits et gestes de chacun, notamment lorsqu’ils sont susceptibles d’alimenter la rumeur et de servir leurs propres intérêts. Mme de Clèves prend rapidement conscience des dangers auxquels elle est exposée en raison de ses sentiments pour le duc ; elle exprime donc à plusieurs reprises son souhait de s’éloigner de ce milieu. Nemours (qui est en quelque sorte l’incarnation la plus parfaite de cette société de cour) ne respecte nullement ce désir de solitude, et par deux fois, il franchit les palissades qui séparent la forêt du jardin fleuri de Coulommiers où la princesse a trouvé refuge. Ce n’est qu’à la toute fin du roman que Mme de Clèves parvient à échapper au duc, en se retirant dans une maison religieuse, et en refusant de répondre à toute sollicitation de Nemours, et plus largement à toute sollicitation du monde extérieur. Cette recherche de la solitude n’est pas sans rappeler les dernières années de la vie de l’auteur elle-­‐même : après la mort de La Rochefoucauld, suivie de celle de son mari, Mme

de Lafayette cesse toute activité mondaine, vit dans une retraite de plus en plus complète, et se consacre à la méditation religieuse, en poursuivant une correspondance avec l’abbé de Rancé, réformateur de La Trappe.

L’œuvre de Mme de Lafayette se caractérise ainsi par une conception très pessimiste de la passion, et en cela, elle fait écho à d’autres textes importants de son époque. Cependant, est-­‐il possible de condamner de manière univoque l’ensemble des passions humaines et de s’en détourner complétement ?

II. Une impossible disqualification

Les passions ne peuvent cependant être totalement rejetées, ne serait-­‐ce que parce qu’il est impossible de s’en protéger, et qu’elles font partie intégrante de notre condition. Plus profondément, elles sont aussi l’occasion d’une maturation et d’une découverte de soi. Nous verrons enfin que certains auteurs les considèrent bien plus positivement que Mme de Lafayette.

1) Les passions font partie intégrante de notre condition

L’existence des passions ne saurait être niée, et leur pouvoir minoré. L’austère Mme de Chartres fait ainsi une place à l’évocation de ces sentiments violents dans l’éducation qu’elle donne à sa fille. On se souvient ainsi que, dès le portrait initial du personnage éponyme, la narratrice revient par le biais d’une analepse sur la manière dont la jeune fille a été élevée, loin de la cour et de son agitation. Mme de Lafayette fait ressortir la singularité du parti pris par Mme de Chartres, en le distinguant du choix traditionnellement opéré par les mères de famille : « La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner ; madame de Chartres avait une opinion opposée, elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ce qu’il a d’agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux (…) ». Ce choix ne suffira pas à préserver durablement la jeune fille des dangers de la passion, mais il souligne la forte conscience que Mme de Chartres a de ces dangers.

On peut également souligner que Mme de Chartres prend conscience, bien avant sa propre fille, de la violence de la passion qui tourmente cette dernière. Sur son lit de mort, elle s’adresse ainsi à la jeune femme : « Il y a longtemps que je me suis aperçue de cette inclination ; mais je ne vous en ai pas voulu parler d’abord, de peur de vous en faire apercevoir vous-­‐même. » (p. 91) L’austère Mme de Chartres n’ignore donc rien des passions et de leurs conséquences…

Dans La Princesse de Montpensier (1662), Mme de Lafayette soulignait déjà l’omniprésence et le caractère fatal des passions. Dès la première phrase de la nouvelle, elle soulignait qu’en pleine guerre civile, « l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres » : Mlle de Mézières et le duc de Guise nourrissent très jeunes des sentiments passionnés l’un pour l’autre, finalement contrecarrés par le mariage de la jeune fille avec le prince de Montpensier. La passion des deux jeunes gens ne s’éteint pas pour autant, et l’on se souvient des conséquences désastreuses que produit cet amour exalté dans la nouvelle. (Dans ses Maximes, La Rochefoucauld souligne également cette omniprésence des passions dans le cœur humain, comme en témoigne le dixième aphorisme : « Il y a dans le cœur humain une génération perpétuelle de passions, en sorte que la ruine de l’une est presque toujours l’établissement d’une autre. » Il est donc impossible de se protéger des passions, dont il faut tenter de comprendre le fonctionnement.)

2) Les passions permettent au sujet de se découvrir et d’accéder à une forme de maturation

L’expérience de la passion est cependant pour l’individu l’occasion d’une découverte de soi, qui lui permet d’accéder à une véritable intériorité. La jeune Mlle de Chartres, qui accepte dans la première partie du roman d’épouser un homme qu’elle n’aime pas (elle n’a, de son propre aveu, « aucune inclination particulière pour sa personne ») apparaît comme un personnage dénué de profondeur. Elle n’a pas connaissance de sa propre intériorité, et n’a pas eu l’occasion de se constituer véritablement en sujet. Les reproches du prince de Clèves, qui a obtenu sa main, tout en ayant cruellement conscience de n’avoir éveillé aucun sentiment dans son cœur, l’embarrassent ainsi profondément. Le prince souhaiterait, on s’en souvient, que la jeune fille lui témoigne

davantage que de la bonté : « vous n’avez pour moi qu’une sorte de bonté qui ne me peut satisfaire, vous n’avez ni impatience, ni inquiétude, ni chagrin », lui dit-­‐il. Mais à cela, le personnage ne sait pas répondre : « ces distinctions étaient au-­‐dessus de ses connaissances », note simplement la narratrice. C’est la rencontre avec Nemours, peu de temps après, qui va ouvrir le cœur de la princesse à la connaissance de sentiments autrement plus vifs, dont elle met du reste quelque temps à prendre pleinement conscience. Ce qu’elle éprouve alors pour le duc n’a aucune commune mesure avec l’estime qu’elle ressent pour le prince. Et c’est bien l’épreuve de la passion, à tous les sens du terme, qui va conduire Mme de Clèves à se découvrir elle-­‐même, ce dont la progression du roman rend clairement compte, en laissant une part de plus en plus importante aux soliloques du personnage, qui accède progressivement à une compréhension de ses sentiments. Ce processus de maturation s’accompagne d’ailleurs d’un accès progressif à une parole maîtrisée et autonome : alors qu’elle parle très peu au début du roman, l’héroïne se montre capable, dans la dernière partie de l’œuvre, d’exposer au duc les raisons de son refus de l’épouser, en un discours long parfaitement construit.

3) Une possible réhabilitation des passions

Dans le roman de Mme de Lafayette, la passion ne conduit cependant pas le personnage principal à un épanouissement de son être, loin s’en faut. Au siècle des Lumières, en revanche, le regard porté sur les passions se modifie, parallèlement à une conception beaucoup plus optimiste de la nature humaine. Loin d’être considérées comme des forces destructrices, les passions sont désormais perçues comme des sources d’agréments et de plaisirs, indispensables à la quête du bonheur. Dans son Discours sur le bonheur (1779), Emilie du Châtelet prend ainsi clairement ses distances avec le rigorisme des jansénistes, et souligne qu’il est nécessaire de cultiver les passions, ou, à tout le moins, des goûts : « Les moralistes qui disent aux hommes : réprimez vos passions, et maîtrisez vos désirs, si vous voulez être heureux, ne connaissent pas le chemin du bonheur. On n’est heureux que par des goûts et des passions satisfaites ; je dis des goûts, parce qu’on n’est pas toujours assez heureux pour avoir des passions (…) ».

Cette réhabilitation des passions se poursuit chez les romantiques, qui voient dans la passion une source d’inspiration, voire d’énergie. Au « vague des passions » qui tourmente ainsi René, en orientant ses désirs vers une quête d’absolu succède ainsi la célèbre affirmation de Balzac, à l’ouverture de la Comédie humaine : « La passion est toute l’humanité. Sans elle, la religion, l’histoire, le roman, l’art seraient inutiles. » Tous les grands personnages balzaciens sont ainsi d’authentiques passionnés, même si leur passion tourne parfois à la monomanie…

Il n’est donc pas envisageable de disqualifier totalement les passions, ne serait-­‐ce que parce qu’elles constituent un des « matériaux » privilégiés du romancier, et plus largement de tout écrivain qui souhaite accéder à l’analyse de l’intériorité humaine. Les passions font par ailleurs l’objet d’une réévaluation à partir du XVIIIe siècle, avant d’être placées au cœur du mouvement romantique. Cependant, le rôle de la littérature n’est-­‐il pas de nous amener à poursuivre une réflexion personnelle sur les passions, sans conditionner notre point de vue à l’énoncé de jugements moraux univoques ?

III. Une réflexion ouverte

La littérature n’a pas pour fonction de délivrer des jugements définitifs sur les passions, non plus que sur d’autres sujets. La narratrice de La Princesse de Clèves se caractérise ainsi par sa discrétion, laissant le lecteur libre de juger les personnages de l’œuvre comme il l’entend. Plus largement, l’œuvre met en scène une grande diversité de passions, de sorte que c’est la complexité de ce type de sentiments qui est finalement mise en évidence. Le roman de Mme de Lafayette demeure ainsi le lieu d’un débat toujours renouvelé, qui s’inscrit dans la continuité des discussions occasionnées par la publication de l’œuvre.

1) Une narratrice très discrète

Les interventions de la narratrice, dans La Princesse de Clèves, demeurent très discrètes. Si elle accomplit quelquefois de courtes digressions au présent de vérité générale,

permettant d’ouvrir son propos à une dimension universelle, elle s’abstient en revanche de juger explicitement ses personnages. Ainsi, le lecteur ne saura jamais ce que pense la narratrice du duc de Nemours : est-­‐il un séducteur invétéré, comme le pense Mme de Chartres ? Ou éprouve-­‐t-­‐il pour Mme de Clèves un amour authentique ? Le dénouement du roman précise simplement qu’après « des années entières », sa passion finit par s’éteindre, mais cette indication reste très elliptique, et ne disqualifie nullement le personnage. De plus, les raisons du refus final énoncé par la princesse, lors de sa dernière entrevue avec Nemours, sont marquées par une certaine ambivalence : certes, Mme de Clèves souligne combien il lui importe de rester fidèle à la mémoire de son mari, combien elle tient à rester en « repos », mais elle insiste également sur sa crainte de voir la passion de Nemours s’affaiblir avec le temps. Le devoir et l’orgueil se mêlent finalement dans cette décision de la princesse, qui ne parviendra à dominer sa passion qu’en fuyant l’objet qui l’inspire… Cette discrétion de la narratrice peut être rapprochée de l’effacement de la voix du moraliste dans des œuvres comme Les Caractères de La Bruyère ou les Maximes de La Rochefoucauld : dans ces recueils de fragments et de portraits, l’auteur n’énonce jamais son point de vue à la première personne du singulier, et la discontinuité du texte interdit par ailleurs toute interprétation univoque.

2) La pluralité et la complexité des passions humaines

La réflexion sur les passions demeure d’autant plus ouverte dans La Princesse de Clèves que le roman ne cesse d’en souligner la diversité. Ainsi, la passion de la princesse pour le duc n’est pas superposable à celle que le duc, en retour, éprouve pour elle, et la passion du prince de Clèves pour sa femme est encore d’une autre nature, la notion d’ « estime » y jouant un rôle important. Ces trois formes de passions amoureuses reposent du moins sur des sentiments sincères, ce qui n’est pas le cas de toutes les passions dans le roman : l’attirance que le roi Henri II éprouve pour la duchesse de Valentinois, « depuis plus de vingt ans » est ainsi présentée, dès l’incipit, comme anormale, voire contre-­‐nature. Le premier récit enchâssé, pris en charge par Mme de Chartres, revient d’ailleurs de manière très critique sur cette relation particulière, minée par le mensonge et l’intérêt : « ce n’est ni le mérite

ni la fidélité de madame de Valentinois qui a fait naître la passion du roi, ni qui l’a conservée, et c’est aussi en quoi il n’est pas excusable (…). » D’autres passions, plus obscures encore, sont représentées dans le roman, notamment à travers les histoires enchâssées : la passion de Sancerre pour Mme de Tournon se révèle totalement aveugle à la duplicité de cette femme, tandis que les sentiments que le vidame de Chartres éprouve pour ses conquêtes successives sont marqués par une grande instabilité et par la quête forcément infinie du plaisir des sens. Enfin, la passion du pouvoir (la libido dominandi 1 , dans une perspective augustinienne) est aussi représentée dans l’œuvre de Mme de Lafayette, notamment à travers le personnage de Catherine de Médicis, qui exerce avec les Guise une influence importante sur la conduite des affaires du royaume, après la mort d’Henri II. Il est facile de souligner, sur ce point, que le roman ne cesse de mettre en valeur la diversité et la richesse des passions humaines : le seul personnage de Julien, dans Le Rouge et le Noir, réunit en lui plusieurs passions, qui ne sont contradictoires qu’en apparence : il nourrit en effet une forte ambition personnelle, tout en laissant grandir en lui passion qui se découvre pure pour Mme de Rênal, passion qui n’interdit cependant pas le développement d’une attirance ambivalente pour Mathilde, etc… Pour reprendre la formule de Milan Kundera, le roman n’a de cesse de se pencher sur l’énigme du moi. « L’esprit du roman est l’esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : « Les choses sont plus compliquées que tu ne le penses. » (L’Art du roman, p. 30)

3) Le roman comme lieu d’un débat toujours ouvert

C’est sans doute cette complexité et cette richesse dans la représentation des passions, ainsi que l’absence de jugement explicite de la narratrice dans La Princesse de Clèves, qui expliquent les débats occasionnés par la publication de l’œuvre. Tout en suscitant un engouement important, le roman donne en effet lieu à de nombreuses discussions dans les salons littéraires de l’époque, et le Mercure galant, un mensuel très apprécié par l’aristocratie mondaine, va jusqu’à proposer à ses lecteurs

1 Le désir de dominer , cultivé pour lui-­‐même, est une des trois formes de concupiscences dégagées par saint Augustin dans la Cité de Dieu. La concupiscence est le penchant humain à jouir des biens terrestres.

une « question galante » autour de la scène de l’aveu, que l’on peut résumer en ces termes : est-­‐il vraisemblable qu’une princesse avoue à son mari sa passion pour un autre homme ? Le journal reçoit de nombreuses réponses, qui sont publiés dans les numéros suivants. Et les lecteurs sont loin d’être d’accord entre eux ! Le philosophe Fontenelle trouve l’aveu de la princesse « admirable et très bien préparé », tandis que Bussy-­‐Rabutin, le cousin de Mme de Sévigné, juge le passage « extravagant » et même « ridicule » (lettre de Bussy-­‐Rabutin du 29 juin 1678). Le débat, loin de se tarir, continue de s’enrichir au fil des publication critiques : Georges Forestier, dans un article publié en 1980 dans les Lettres romanes, est ainsi le premier à mettre en évidence l’importance cruciale du personnage de Mme de Chartres, tandis que Jean Rousset insiste, dans Forme et signification (1995), sur l’importance des récits enchâssés dans le roman.

LA PRINCESSE DE CLÈVES : personnages et résumé et analyse Dans le prolongement de l’œuvre, on peut enfin souligner la diversité des adaptations cinématographiques qui ont été proposées depuis un demi-­‐siècle : en 1961, le film de Jean Delannoy, reprenant le titre du roman, se focalise sur la passion impossible de la princesse et du duc, tandis que le film de Manoel de Oliveira, La Lettre (1999) transpose le roman dans le Paris bourgeois du XXe siècle, et fait du duc de Nemours un chanteur pop à la mode… Enfin, le film de Christophe Honoré, La Belle personne (2008), est situé dans un lycée des beaux quartiers de la capitale, et suit la relation trouble qui se noue entre un professeur d’italien et une de ses élèves. Ces variations cinématographiques mettent rétroactivement en évidence la richesse du roman, ouvert à de multiples relectures, notamment dans le traitement de la thématique des passions. Loin de délivrer une leçon définitive sur les passions, le roman de Mme de Lafayette nous invite à poursuivre une réflexion personnelle sur ce motif.

S’il est indéniable que La Princesse de Clèves est marquée par une vision pessimiste des passions humaines, associées à la perte de contrôle de soi, à la souffrance et même à la mort, le roman ne disqualifie pas pour autant ce type de sentiments. L’expérience de la passion fait en effet partie intégrante de notre condition, et elle est par ailleurs associée à un processus d’introspection conduisant le sujet à se découvrir lui-­‐même. Enfin, le

roman ne nous délivre aucune leçon sur les passions, et la narratrice, très discrète, se garde de tout jugement explicite sur ses personnages. Ce qui laisse ouverte la possibilité de relectures et d’interprétations multiples, comme le montrent les différentes adaptations de l’œuvre pour le cinéma.

(Laure Helms)

Quel est le rôle de l’histoire de la princesse de Clèves ?

L’histoire de la Princesse de Clèves, qui se déroule à la cour française du XVIe siècle, a plusieurs rôles importants dans le roman.

Tout d’abord, l’histoire sert de toile de fond pour explorer les enjeux sociaux et culturels de l’époque. Le roman offre une critique subtile de la société de l’époque, en particulier de la cour royale, en montrant les intrigues, les rivalités et les pressions auxquelles sont confrontés les personnages. L’histoire permet également de mettre en lumière la situation des femmes dans la société de l’époque, leur manque d’autonomie et leur dépendance des hommes.

Ensuite, l’histoire sert de contexte pour examiner les dilemmes moraux et émotionnels auxquels sont confrontés les personnages. Les intrigues de la cour et les pressions sociales exercent une influence considérable sur les personnages, et l’histoire permet de montrer comment ils sont influencés par ces facteurs et comment ils font face à des choix difficiles.

Enfin, l’histoire sert de support pour l’analyse psychologique des personnages, en particulier de la Princesse de Clèves. Le roman examine en profondeur les pensées et les émotions de la Princesse, en montrant comment elle lutte pour comprendre ses propres motivations et faire face aux conséquences de ses actions.

En somme, l’histoire de la Princesse de Clèves sert à offrir un contexte pour explorer les enjeux sociaux et culturels de l’époque, examiner les dilemmes moraux et émotionnels des personnages, et fournir une base pour l’analyse psychologique des personnages.

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e peux vous donner une analyse linéaire du début de La Princesse de Clèves pour vous montrer comment le roman se déroule et se développe au fil du temps.

Chapitre 1 : Le bal

Le roman commence par une description du bal organisé par le roi Henri II en l’honneur de la nouvelle reine, Catherine de Médicis. La Princesse de Clèves, qui vient d’arriver à la cour, est présentée à la reine et au roi. Elle attire l’attention de tous par sa beauté et sa grâce.

Chapitre 2 : La présentation de Monsieur de Nemours

Le lendemain du bal, la Princesse assiste à une présentation de Monsieur de Nemours, un des hommes les plus en vue de la cour. Elle est immédiatement frappée par sa beauté et sa prestance, mais essaie de se retenir de montrer ses sentiments.

Chapitre 3 : Le portrait du prince de Clèves

Le troisième chapitre commence avec la description du portrait du prince de Clèves, que la Princesse a épousé par devoir plutôt que par amour. Le portrait sert de rappel constant de son mariage et de ses obligations envers son mari.

Chapitre 4 : La confession de la Princesse à sa mère

La Princesse se confie à sa mère sur ses sentiments pour Monsieur de Nemours. Sa mère la met en garde contre les dangers de la passion et lui rappelle l’importance de son statut et de ses obligations envers son mari.

Chapitre 5 : La jalousie de Monsieur de Clèves

Le cinquième chapitre est consacré à la jalousie de Monsieur de Clèves, qui soupçonne sa femme d’avoir des sentiments pour Monsieur de Nemours. Il la confronte à ce sujet, mais la Princesse nie tout en bloc.

Chapitre 6 : Les confidences de la duchesse de Valentinois

La duchesse de Valentinois, la maîtresse du roi, se confie à la Princesse sur ses propres relations avec Monsieur de Nemours. Elle lui révèle qu’elle est amoureuse de lui et que leur relation est très compliquée.

Chapitre 7 : Les retrouvailles de la Princesse et de Monsieur de Nemours

Le septième chapitre est consacré aux retrouvailles de la Princesse et de Monsieur de Nemours lors d’un dîner chez la duchesse de Valentinois. Ils discutent longuement, mais la Princesse essaie toujours de se retenir de montrer ses sentiments.

Chapitre 8 : Le départ de Monsieur de Nemours

Monsieur de Nemours est envoyé en mission militaire à Flandres. La Princesse est soulagée de ne plus être en contact avec lui, mais elle est également triste de ne plus le voir.

Chapitre 9 : La mort du prince de Clèves

Le neuvième chapitre commence par la mort du prince de Clèves, qui laisse la Princesse veuve. Elle est dévastée par la perte de son mari et par la perspective d’un avenir sans amour.

Chapitre 10 : Les retrouvailles de la Princesse et de Monsieur de Nemours

Le chapitre final est consacré aux retrouvailles de la Princesse et de Monsieur

de Nemours après la mort de son mari. Monsieur de Nemours avoue son amour à la Princesse, mais elle décide de renoncer à son amour pour lui afin de préserver son honneur et sa réputation. Elle choisit de se retirer de la cour et de vivre dans un couvent pour le reste de sa vie.

En résumé, La Princesse de Clèves est un roman d’analyse qui explore les sentiments intimes des personnages, en particulier ceux de la Princesse. Le roman se déroule lentement et met l’accent sur les détails et les émotions des personnages plutôt que sur l’action. Il explore des thèmes tels que l’amour, l’honneur, l’obligation et la passion, et met en lumière les difficultés auxquelles les femmes étaient confrontées à l’époque de la Renaissance en France.

Quelles sont les caractéristiques de la princesse de Clèves ?

La Princesse de Clèves est décrite comme une femme remarquable à plusieurs égards. Voici quelques-unes de ses caractéristiques principales :

  • Beauté et grâce : La Princesse de Clèves est considérée comme l’une des femmes les plus belles et les plus gracieuses de la cour.
  • Intelligence et éducation : Elle est également très intelligente et bien éduquée, ayant été élevée dans un environnement culturel raffiné.
  • Sensibilité : La Princesse est très sensible et a des émotions profondes qui influencent sa vie et ses choix.
  • Loyauté : Elle est profondément loyale envers son mari, même s’il ne l’aime pas, et essaie de faire de son mieux pour respecter ses obligations envers lui.
  • Honneur : Elle est très préoccupée par son honneur et sa réputation, ce qui la pousse à prendre des décisions difficiles pour préserver sa dignité.
  • Résignation : Elle est prête à renoncer à ses sentiments pour Monsieur de Nemours et à se retirer de la cour pour vivre dans un couvent afin de préserver son honneur.

En somme, la Princesse de Clèves est un personnage complexe, profondément influencé par les normes sociales et culturelles de son temps, mais qui cherche malgré tout à trouver sa propre voie dans un monde difficile et compliqué.

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Voici une proposition d’introduction pour une dissertation sur La Princesse de Clèves dans le cadre d’un examen de type bac :

La Princesse de Clèves, publié en 1678, est un roman classique français emblématique de la période de la Renaissance. Écrit par Madame de La Fayette, il est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature française et a eu une grande influence sur les romans ultérieurs. L’intrigue tourne autour de la Princesse de Clèves, une jeune femme mariée, qui se retrouve confrontée à un dilemme moral lorsqu’elle tombe amoureuse d’un autre homme que son mari. Le roman est connu pour son style d’écriture élégant et sa description minutieuse des émotions des personnages. La Princesse de Clèves est également un roman d’analyse qui explore les thèmes de l’amour, de l’honneur, de la passion et de l’obligation. Dans cette dissertation, nous allons analyser comment l’auteur décrit le personnage de la Princesse de Clèves, son rôle dans l’histoire et les thèmes abordés dans le roman.

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La princesse de clèves scène du pavillon.

PRINCESSE DE CLEVES SCENE DU PAVILLON. Cet épisode se déroule dans la quatrième partie du roman de Mme de La Fayette , La princesse de Clèves . L’héroïne éponyme se trouve dans son cabinet, à manipuler des rubans. Elle l’ignore mais le duc de Nemours l’observe. ( Accède au résumé complet de la Princesse de Clèves en cliquant ICI ).

PRINCESSE DE CLEVES SCENE DU PAVILLON: Le texte

Les palissades étaient fort hautes, et il y en avait encore derrière, pour empêcher qu’on ne pût entrer ; en sorte qu’il était assez difficile de se faire passage. Monsieur de Nemours en vint à bout néanmoins ; sitôt qu’il fut dans ce jardin, il n’eut pas de peine à démêler où était madame de Clèves. Il vit beaucoup de lumières dans le cabinet, toutes les fenêtres en étaient ouvertes ; et, en se glissant le long des palissades, il s’en approcha avec un trouble et une émotion qu’il est aisé de se représenter. Il se rangea derrière une des fenêtres, qui servait de porte, pour voir ce que faisait madame de Clèves. Il vit qu’elle était seule ; mais il la vit d’une si admirable beauté, qu’à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue. Il faisait chaud, et elle n’avait rien sur sa tête et sur sa gorge, que ses cheveux confusément rattachés. Elle était sur un lit de repos, avec une table devant elle, où il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans ; elle en choisit quelques-uns, et monsieur de Nemours remarqua que c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait portées au tournoi. Il vit qu’elle en faisait des noeuds à une canne des Indes, fort extraordinaire, qu’il avait portée quelque temps, et qu’il avait donnée à sa soeur, à qui madame de Clèves l’avait prise sans faire semblant de la reconnaître pour avoir été à monsieur de Nemours. Après qu’elle eut achevé son ouvrage avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu’elle avait dans le coeur, elle prit un flambeau et s’en alla proche d’une grande table, vis-à-vis du tableau du siège de Metz, où était le portrait de monsieur de Nemours ; elle s’assit, et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner.

On ne peut exprimer ce que sentit monsieur de Nemours dans ce moment. Voir au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu’il adorait ; la voir sans qu’elle sût qu’il la voyait, et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu’elle lui cachait, c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant.

Ce prince était aussi tellement hors de lui-même, qu’il demeurait immobile à regarder madame de Clèves, sans songer que les moments lui étaient précieux.

La princesse de Clèves , Mme de La Fayette, IVème partie, 1678.

PRINCESSE DE CLEVES SCENE DU PAVILLON: problématique

Problématique : comment cette scène construite sur des clichés littéraires apparaît-elle comme un fantasme ?

I) Une scène romanesque 

A/L’héroïsme de Nemours

-D’abord, l’emploi de l’adverbe d’intensité «les palissades étaient fort hautes »

-Ensuite, la tournure négative: « ne pût entrer »

-Enfin, l’adverbe d’intensité : « assez difficile de se faire passage ».

Dans la continuité des romans héroïques et de chevalerie, le héros franchit les obstacles pour retrouver sa dame.

B/Une scène basée sur le regard

-D’abord, dans le premier paragraphe : nous observons avec Nemours, à travers lui.

-Ainsi, nous pouvons observer l’emploi du point de vue interne à Nemours: « il n’eut pas de peine à démêler où était Mme de Clèves »

-Enfin, la répétition du verbe « voir » indique que cette scène passe par le regard. (on peut légitimement parler de scène scopique).

C/ L’intimité de Mme de Clèves

-Puis, le champ lexical du lieu: « palissades », « jardin », « cabinet », « fenêtres » donne à voir l’intimité de la princesse de Clèves.

-De plus, la tournure restrictive : « elle n’avait rien […] confusément rattachés » reprend le topos de la belle endormie, qui est dans un moment intime et sans fard.

-Enfin, l’emploi de la proposition subordonnée relative: « avec une grâce […] coeur ». L’attitude de Mme de Clèves qui se croit seule, libre de montrer le fond de son âme est, au contraire de son attitude à la cour, transparente et sincère.

Nemours parvient à atteindre le lieu idéalisé du jardin, locus amoenus de la tradition littéraire d’où il peut accéder à l’intimité de Mme de Clèves.

II) Un moment onirique

A/ L’idéalisation

-Tout d’abord, le champ lexical du cadre: « lumières », « cabinet », « seule » , « voir au milieu de la nuit ». Sublimation de la scène, idéalisation de cette scène où Nemours épie celle qu’il aime.

-Par ailleurs, l’adverbe d’intensité, « si admirable beauté », renforce la sublimation de la princesse de Clèves.

-De même, le superlatif, « dans le plus beau lieu du monde », renforce cette idéalisation de la scène.

-Enfin, le champ lexical de la passion passion réciproque « adorait », « passion », « amant », « précieux » ainsi que le parallélisme de construction « la voir sans qu’elle sût … la voir tout occupée… » indiquent que cette passion est partagée par le duc de Nemours et par la princesse de Clèves.

Cette scène apparaît comme onirique, un moment suspendu, idéal où Nemours peut observer à loisir celle qui l’aime et dont la conduite montre qu’elle l’aime en secret.

B/Erotisme de la scène

  • En premier lieu, la symbolique des rubans renvoie à la jarretière de la dame. En effet, dans le roman de chevalerie, la dame offre voire attache ce ruban  qu’elle a offert  à l’épée de son preux chevalier. Or, « Mr de Nemours remarqua […]portées au tournoi ». Cet acte fait référence au récit médiéval et au topos du tournoi où la dame encourage son chevalier.

-Ensuite, la métonymie de l’amant (« canne […] soeur »). La canne peut alors être comprise comme une référence érotique à Nemours.

-Enfin, la périphrase « l’avait prise sans faire semblant de la reconnaître »: Mme de Clèves vole la canne des Indes comme Nemours vole son portrait, symbole de leur passion réciproque.

C/ Une scène voyeuriste

-D’abord, on note la rupture dans le 2ème paragraphe.

– Ensuite, le changement de pronom (« on ne peut exprimer ») crée une rupture avec ce qui précède, il n’y a plus adéquation entre le regard de Nemours et celui du lecteur.

-Finalement, il semble qu’il y ait une mise en abyme du regard (« se mit à regarder […]passion seule peut donner ») Par une forme de mise en abyme, Nemours regarde la Princesse qui désormais le regarde à travers son image picturale.

Cette scène du pavillon est très intéressante car elle conserve les caractéristiques classiques de l’oeuvre. Toutefois, Mme de La Fayette met en avant l’aspect psychologique car le lecteur se trouve tour à tour observateur de Nemours et observateur de la Princesse de Clèves.

Nous espérons que ce commentaire « PRINCESSE DE CLEVES SCENE DU PAVILLON » a été utile. D’autres cours peuvent t’intéresser, n’hésite pas à cliquer juste en dessous.

– Dissertation sur la princesse de Clèves

– Commentaire de la scène du bal

– Aveu de la princesse de Clèves à son mari

– Portrait de Mlle de Chartres

– Biographie de Mme de La Fayette

– La préciosité

– Classicisme

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La Princesse de Clèves, incipit : lecture linéaire

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la princesse de clèves début du roman analyse

L’extrait étudié ici en explication linéaire correspond au début du roman.

La Princesse de Clèves, incipit, introduction

Madame de La Fayette , aristocrate mondaine, publie La Princesse de Clèves en 1678.

Ce roman historique raconte les tourments amoureux de la belle et jeune princesse au sein de la somptueuse cour d’Henri II .

L’héroïne éponyme est déchirée entre la vertu morale et et le désir amoureux.

Ce roman psychologique est novateur de par l’épaisseur de l’intériorité des personnages.

(Voir mon analyse de La Princesse de Clèves – fiche de lecture essentielle pour le bac de français)

Cet incipit (première page d’un roman) propose un tableau historique de la cour de France où évolue la princesse de Clèves.

Problématique  :

En quoi cet incipit dresse-t-il le tableau d’une cour somptueuse régie par les passions amoureuses ?

La Princesse de Clèves, extrait étudié :

« La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux ; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n’en était pas moins violente, et il n’en donnait pas des témoignages moins éclatants. Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il en faisait une de ses plus grandes occupations. C’étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements ; les couleurs et les chiffres de M me  de Valentinois paraissaient partout, et elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir M lle  de Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier. La présence de la reine autorisait la sienne. Cette princesse était belle, quoiqu’elle eût passé la première jeunesse ; elle aimait la grandeur, la magnificence et les plaisirs. Le roi l’avait épousée lorsqu’il était encore duc d’Orléans, et qu’il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père. L’humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur à régner ; il semblait qu’elle souffrît sans peine l’attachement du roi pour la duchesse de Valentinois, et elle n’en témoignait aucune jalousie, mais elle avait une si profonde dissimulation, qu’il était difficile de juger de ses sentiments, et la politique l’obligeait d’approcher cette duchesse de sa personne, afin d’en approcher aussi le roi. Ce prince aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n’était pas amoureux ; il demeurait tous les jours chez la reine à l’heure du cercle, où tout ce qu’il y avait de plus beau et de mieux fait, de l’un et de l’autre sexe, ne manquait pas de se trouver. »

Annonce du plan linéaire :

Cet incipit de La Princesse de Clèves s’ouvre sur un tableau élogieux du roi Henri II (I). Puis il dresse le portrait de son épouse, la reine Catherine de Médicis (II).

I – Le portrait élogieux du roi Henri II

(deux premiers paragraphes),  a – un cadre somptueux, (premier paragraphe, de «  la magnificence et la galanterie  » à «  des témoignages moins éclatants « ).

La fonction d’un incipit romanesque est de délivrer les informations nécessaires pour comprendre l’œuvre.

La première phrase du roman pose ainsi le cadre spatio-temporel du roman : «  dans les dernières années du règne de Henri second », mort en 1559.

Le narrateur adopte le ton d’un chroniqueur historique , ce qui est surprenant dans un roman.

La Princesse de Clèves se présente donc d’emblée comme le tableau d’une époque passée .

Mais évoquer le passé permet souvent à l’auteur de parler du présent de manière indirecte : on appelle ce procédé la distanciation . Derrière la description de la Cour d’Henri second, le lecteur de Mme de la Fayette peut ainsi deviner la cour de Louis XIV.

Cette cour se caractérise par «  La magnificence et la galanterie  ».

Ce groupe nominal qui ouvre le roman énonce deux notions-clefs dans l’intrigue à venir : ♦ « La magnificence », synonyme de « grande beauté » ♦ « la galanterie » qui désigne une conduite fondée sur la distinction, notamment dans les relations amoureuses.

«  La galanterie  » est un terme ambivalent : il désigne une attitude respectueuse  ; mais aussi à un comportement séducteur , dangereux pour la vertu des femmes. La Princesse de Clèves sera justement victime de la galanterie du duc de Nemours.

La première phrase du roman crée une atmosphère féérique par ses tournures superlatives et hyperboliques  :  « n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat » . La cour se définit ainsi par un paroxysme de splendeur, de beauté et de jeunesse .

Le roi occupe le sommet de la hiérarchie, comme le montre l’énumération ternaire d’adjectifs qualificatifs  : « Ce prince était galant, bien fait, et amoureux » .

Le roi offre l’exemple admirable d’une «  passion pour Diane de Poitiers  » à la fois longue (« plus de vingt ans ») et intense. Mais cette passion amoureuse est également «  violente  ».

Entre splendeur et violence, cette cour semble bien ambivalente . Cette violence amoureuse annonce la fin tragique de ce roman d’amour.

Les périphrases («  pas moins violente  », «  il n’en donnait pas des témoignages moins éclatants  ») sont caractéristiques d’une écriture précieuse et élégante, qui s’adresse à d’autres aristocrates.

B – La cour, un lieu de « divertissement »

(de «  comme il réussissait admirablement  » à  «  sa petite-fille, qui était alors à marier « ).

Le deuxième paragraphe de La Princesse de Clèves évoque les «  divertissements  » de la cour, où le roi excelle également : «  il réussissait admirablement  dans tous les exercices du corps ».

L’adverbe « admirablement » souligne la perfection du beau souverain.

La cour se consacre aux jeux, comme l’exprime l’imparfait itératif (= qui exprime l’habitude) : «  C’étaient tous les jours  ».

L’ énumération de jeux souligne la frénésie qui s’empare de la Cour : «  des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues ou de semblables divertissements « .

Le terme pascalien de « divertissement » dénonce une agitation qui éloigne de la vérité (Les Pensées de Pascal contiennent une liasse «  Divertissement  » dans laquelle Pascal montre que l’homme fuit la misère de sa condition en s’adonnant à des activités vaines qui le détournent de sa condition de mortel ).

Ces divertissements détournent également de la vertu morale. En effet, le roi manifeste publiquement son amour pour son amante , la fameuse Diane de Poitiers, et non pour son épouse.

Ces jeux permettent aux membres de la cour de prouver leur amour, comme le roi avec son amante : «  les couleurs et les chiffres de madame de Valentinois paraissaient partout  ». Cette cour est donc bien un univers du paraître .

II – Le portrait élogieux de la reine Catherine de Médicis

(troisième et quatrième paragraphes),  a – le portrait élogieux de la reine.

(Troisième paragraphe, de «  La présence de la reine autorisait la sienne  » à «  son père « )

Au troisième paragraphe, l’incipit se prolonge avec un portrait élogieux de Catherine de Médicis , l’épouse du roi.

Le narrateur montre tout d’abord que la cour est régie par l’étiquette  : «  La présence de la reine autorisait la sienne . » (Celle de Diane de Poitiers). La brièveté de la phrase exprime le respect dû aux règles de la bienséance .

Le portrait physique de la reine est élogieux  : «  Cette princesse était belle […] ; elle aimait la grandeur, la magnificence, et les plaisirs.  » On retrouve le même procédé d’énumération ternaire qui fait écho au portrait du roi, ainsi que le terme de « magnificence » qui ouvrait le roman.

À ce portrait élogieux, succède l’évocation du mariage du roi et de la reine : « Le roi l’avait épousée lorsqu’il était encore duc d’Orléans  ». La voix du narrateur est celle d’un chroniqueur historique, ayant une connaissance précise des familles régnantes .

Ce narrateur cherche également à légitimer le pouvoir royal en en faisant l’éloge.

Henri II est ainsi un « prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François I er , son père. »

B – La Cour, un lieu d’intrigues

(De «  l’humeur ambitieuse de la reine  » à «  ne manquait pas de se trouver « )

La suite de cet incipit dépeint la manière avec laquelle règne la reine auprès du roi.

La reine Catherine de Médicis est définie par «  son humeur ambitieuse  », ce qui révèle combien l’ambition politique régit également cette cour splendide.

Pour la reine, la politique semble même primer sur l’amour  : «  Il semblait qu’elle souffrît sans peine l’attachement du roi pour la duchesse de Valentinois  ».

Mais la tournure impersonnelle «  il semblait que   » ne permet pas d’atteindre l’intériorité de la reine : le lecteur doit s’en tenir aux apparences .

En effet, la reine « avait une si profonde dissimulation , qu’il était difficile de juger de ses sentiments  ». La dissimulation évoquée ici est une notion importante dans cette cour gouvernée par le paraître, où chacun cache ses véritables sentiments , comme le fera la princesse de Clèves.

On peut noter l’effet d’écho sonore dans l’expression «  si prof on de d issi mulati on  » qui renforce la mystère qui entoure cette cour où tout n’est que faux-semblant.

Le roi est quant à lui dépeint comme un séducteur , ce qui contredit la vertu qu’il est censé incarner : «  Ce prince aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n’était pas amoureux .  »

Si même le roi ne se comporte pas moralement, le lecteur peut s’attendre à des désordres dans la cour.

Loin de composer un couple royal idéal, le roi et la reine incarnent ainsi les intrigues et les désordres secrets de la cour, qui sont dus aux passions.

L’extrait s’achève en évoquant «   l’heure du cercle, où tout ce qu’il y avait de plus beau et de mieux fait de l’un et de l’autre sexe ne manquait pas de se trouver  ».

Le terme « cercle » renvoie à la tragédie : il insiste sur le fait que la cour est un espace clos , où la beauté et l’insouciance suscitent l’amour, puis la souffrance , comme ce sera le cas pour la princesse de Clèves.

La Princesse de Clèves, incipit, conclusion

Cet incipit romanesque dresse un tableau élogieux de la cour d’Henri II qui constitue le décor historique de ce roman.

A travers le ton de la chronique historique , le narrateur laisse entendre que la magnificence et la galanterie de cette cour coexistent avec les violences de l’amour .

Il s’agit donc d’un incipit ambivalent à bien des égards qui souligne que la féérie peut cacher la tragédie. Les dynamiques conduisant à l’excipit tragique sont ainsi déjà mises en place.

Pour en savoir plus sur le parcours « Individu, morale et société » :

Tu étudies La Princesse de Clèves ? Regarde aussi :

♦ La Princesse de Clèves : le portrait de Mlle de Chartres (lecture linéaire) ♦ la princesse de Clèves : scène du bal (commentaire) ♦ La Princesse de Clèves : le vol du portrait (lecture linéaire) ♦ La Princesse de Clèves, scène des palissades (lecture linéaire) ♦ La Princesse de Clèves, l’aveu au mari (lecture linéaire) ♦ La Princesse de Clèves, excipit (lecture linéaire) ♦ La Princesse de Clèves : résumé ♦ La Princesse de Clèves : le film ♦ Biographie de Madame de La Fayette (en vidéo) ♦ La Princesse de Montpensier, excipit (analyse linéaire)

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Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

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6 commentaires

Bonjour, J’ai ce texte au baccalauréat oral et je n’ai aucune ouverture, à quel texte pourrez-je le rapprocher et pourquoi ? Merci d’avance pour votre réponse ! 🙂

Salut ! J’ai également ce texte à apprendre pour l’oral, et j’ai une petite ouverture sur la suite de l’œuvre. En gros à la fin de la conclusion j’indique l’absence de l’héroïne dans cet incipit (la Pcsse de Clèves), et je dis qu’elle apparaîtra plus tard dans l’œuvre, en captivant le regard de toutes les personnes de la Cour ; ).

Bonjour une petite questions concernant cette phrase:

Henry II est ainsi « un prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père » (II, A)

Ne sagit il pas ici du frère dauphin décédé? Henry II est ainsi dévalorisé, il ne pense qu’à samuser. C’est bien Catherine de Médicis qui gouverne et prend les décisions importantes ?

Merci pour votre réponse, Merci également pour vos analyses, elles me sont très utiles pour le bac de français. Cordialement, Eugénie Hecquet.

Merci pour ces synthèses d’une clarté lumineuse. Certifiée de lettres et retraitée, j’aide parfois des élèves à réviser leur oral de bac et je me félicite chaque fois la richesse de ce site que je ne manque ni de consulter ni de leur recommander.

Merci Evelyne !

bonjour,merci beaucoup:) vous m’avez été d’une grande aide pour préparer mes Ds ainsi que mon bac.

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  1. Dissertation sur La Princesse de Clèves

    Dissertation sur La Princesse de Clèves. Par Amélie Vioux. 26 juillet 2019. 15 commentaires. Voici un exemple de dissertation niveau bac de français sur La princesse de Clèves de Madame de la Fayette. Tu peux lire ici des exemples de dissertations sur les autres œuvres au programme de l'EAF.

  2. Dissertation la princesse de Clèves

    ghfg sujet de dissertation œuvre madame de lafayette, la princesse de clèves parcours individu, morale et société́ selon vous, madame de lafayette la passion ... Etape 5 : rédiger la conclusion. Comme nous avons pu le constater, la passion amoureuse est à la fois un vice et une vertu : qu'elle vise à tromper ou à surmonter des ...

  3. Dissertation princesse de Clèves

    Dissertation Princesse de Clèves. Sujet de dissertation: Peut-on dire que La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette est un roman tragique? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des arguments et exemples précis. Rappel: pour revoir la méthode de l'introduction de la dissertation, clique ICI.

  4. La Princesse de Clèves : l'analyse pour le bac

    La Princesse de Clèves publié en 1678, toujours sous pseudonyme, remporte un succès immédiat. Mme de La Fayette invente le roman d'analyse psychologique, si bien que La Princesse de Clèves est considéré comme le premier roman moderne français. Voir la fiche auteur de Madame de la Fayette. Extraits analysés pour le bac de français :

  5. Dissertation sur la princesse de Clèves

    Dissertation sur la princesse de Clèves la princesse de clèves madame de la fayette (1678) que la princesse de clèves est un roman édifiant le xviie siècle est ... En conclusion, bien que La Princesse de Clèves apparaisse comme un personnage vertueux et capable d'élever les lecteurs vers une morale supérieure, certaines scènes du roman ...

  6. Disserter sur La Princesse de Clèves, La Fayette, 5 sujets corrigés

    La princesse de Clèves, La Fayette, un roman classique ou précieux? Bac EAF 2022-Dissertation sur une oeuvre au bac général, technologique Le roman / parcours, individu, morale, société -dissertations au programme Mémoires d'Hadrien, Yourcenar, le Rouge et le noir Stendhal -La princesse de Clèves, La Fayette-

  7. 10. Dissertation Princesse de Clève

    Dissertation sur : "La Princesse de Clèves" Sujet: Peut-on dire de la Princesse de Clèves qu'elle est une héroïne exemplaire? Dissertation: Madame de La Fayette est une autrice française du XVIIème siècle. De son vrai nom, Marie- Madeleine Pioche de la Vergne, elle publie ses romans anonymement. Elle met au jour le roman psychologique ...

  8. La Princesse de Clèves : individu, morale et société

    La Princesse de Clèves, Comtesse de La Fayette, illustré par Serge de Solomko, F. Ferroud, Paris, 1925.. Comprendre et s'approprier le roman. On peut découvrir le roman dans l'édition recommandée par Gallica, mais aussi admirer la superbe édition illustrée par Serge de Solomko.L'essai Mme de La Fayette propose un résumé du roman. Histoire du roman moderne permet de replacer La ...

  9. La Princesse de Clèves

    La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes. Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678. Annonce des axes.

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  11. Dissertation Mme de Lafayette Princesse de Clèves-EAF 2021

    Dissertation Mme de Lafayette Princesse de Clèves-EAF 2021. Accueil. Préparer l'épreuve anticipée de français bac 2024. Travailler et préparer la séquence "roman" pour l'EAF 2022. Dissertations sur des oeuvres au programme de l'EAF 2022 = objet d'étude, le roman. Sujet sur une oeuvre au programme, bac 2021, La Princesse de Clèves ...

  12. PDF La Princesse de Clèves -- Dissertation sur œuvre

    I. La Princesse de Clèves : individu soumis à la pression sociale et morale de son époque. a. Soumise à sa condition de femme au XVIème siècle : - Ne choisit pas son mari : il lui est imposé par sa mère, par les circonstances qui font que seul le prince de Clèves la demande en mariage, par l'obligation pour une jeune fille de 16 ans ...

  13. La Princesse de Clèves, cours de 1ere

    Introduction : Considéré comme le premier roman psychologique, La Princesse de Clèves (1678) est le récit d'un combat intérieur contre la passion, celle de la princesse envers le duc de Nemours. Par des retours incessants sur elle-même, des introspections qui prennent souvent la forme de monologues intérieurs, la princesse analyse ce qu'elle ressent et essaie de mettre des mots sur ses ...

  14. La princesse de Clèves, Mme de La Fayette, excipit : analyse

    La Princesse de Clèves, excipit, conclusion. Madame de La Fayette achève son roman en affirmant l' impossibilité de la passion amoureuse. Si la souffrance amoureuse du duc de Nemours s'amenuise jusqu'à disparaître complètement, l'austérité religieuse de le princesse de Clèves offre en contraste un exemple de vertu chrétienne ...

  15. La Princesse de Clèves : Commentaire

    - Les conclusions de l'argumentation ... La Princesse de Clèves est un roman écrit par Madame de la Fayette, publié en 1678, de manière anonyme. L'histoire s'intéresse à mademoiselle de Chartres, ... Dissertation sur le théâtre : tout ce qu'il faut savoir ! Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, de plus nécessaire que le ...

  16. aufonddelaclasse.com

    LES ACTIVITÉS. 1. La Princesse de Clèves, une critique de la société : le règne des apparences et de l'ambition. L'histoire du roman se déroule seulement un siècle avant sa parution, dans un univers (Paris, la Cour, les châteaux à la campagne) qui est le même que celui de l'époque de Madame de Lafayette : pour les lecteurs de ...

  17. La princesse de Clèves : résumé et analyse du roman

    La Princesse de Clèves, roman de Madame de La Fayette, est publié en 1678 sans nom d'auteur. Le roman fut par la suite attribué à madame de la Fayette, bien qu'on considère que celle-ci aurait été conseillé par plusieurs hommes et femmes de lettres de son entourage. roman à caractère historique, il comporte aussi une grande part d'analyse psychologique, ce qui lui donne un caractère ...

  18. "Les femmes dans "La Princesse de Clèves": sujet, l'introduction

    La problématique de cette dissertation consiste à explorer ces différents rôles féminins et à analyser leur influence sur l'histoire. Tout d'abord, le personnage principal, la Princesse de Clèves, incarne le rôle de la femme noble soumise aux conventions sociales. ... En conclusion, "La Princesse de Clèves" offre une vision ...

  19. Introductions pour une dissertation sur La Princesse de Clèves

    Exemple n°1 : introduction sur l'importance littéraire de ce roman. En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme La Princesse de Clèves. Contant les aventures et drames à la cour des Valois dans les dernières années du règne de Henri II, ce roman intrigue par sa modernité. Considéré comme une oeuvre littéraire française ...

  20. LA PRINCESSE DE CLÈVES RÉSUMÉ

    Partie 1 (princesse de Clèves résumé) 1. A la Cour du Roi Henri II. Mme de La Fayette effectue une présentation idéalisée. Elle prépare l'arrivée de Mademoiselle de Chartres, renforçant l'effet merveilleux de son apparition. Ensuite, elle montre qu'à la Cour se développent les intrigues et la galanterie. 2.

  21. LA PRINCESSE DE CLÈVES : personnages et résumé et analyse

    La Princesse de Clèves est également un roman d'analyse qui explore les thèmes de l'amour, de l'honneur, de la passion et de l'obligation. Dans cette dissertation, nous allons analyser comment l'auteur décrit le personnage de la Princesse de Clèves, son rôle dans l'histoire et les thèmes abordés dans le roman.

  22. LA PRINCESSE DE CLÈVES SCÈNE DU PAVILLON

    conclusion. Cette scène du pavillon est très intéressante car elle conserve les caractéristiques classiques de l'oeuvre. Toutefois, Mme de La Fayette met en avant l'aspect psychologique car le lecteur se trouve tour à tour observateur de Nemours et observateur de la Princesse de Clèves. Nous espérons que ce commentaire « PRINCESSE ...

  23. La Princesse de Clèves, incipit, La magnificence et la galanterie

    La Princesse de Clèves, incipit, conclusion. Cet incipit romanesque dresse un tableau élogieux de la cour d'Henri II qui constitue le décor historique de ce roman. A travers le ton de la chronique historique, le narrateur laisse entendre que la magnificence et la galanterie de cette cour coexistent avec les violences de l'amour.